Le pape, le dimanche des Rameaux : "Chers jeunes, regardez les vrais héros qui se révèlent ces jours-ci"

Publié le 5 Avril 2020

Le pape, le dimanche des Rameaux : "Chers jeunes, regardez les vrais héros qui se révèlent ces jours-ci"

Hernán Reyes Alcaide, correspondant au Vatican, nous montre sue religiondigital.org nous montre ce dimanche 5 avril 2020 qu’au début de la Semaine Sainte la plus particulière de l'ère moderne, qui sera célébrée sans les fidèles et suivie par YouTube, le pape François a appelé aujourd'hui à être proche des "souffrants, seuls et dans le besoin" pendant la pandémie, en même temps qu'il a appelé les jeunes du monde à suivre l'exemple des "héros d'aujourd'hui", comme le pontife a appelé le personnel médical qui risque sa vie au temps de Covid-19.

 

"Le drame que nous traversons nous oblige à prendre au sérieux ce qui compte, à ne pas nous perdre dans des choses insignifiantes, à redécouvrir que la vie ne sert à rien, si elle ne sert pas", a déclaré aujourd'hui Jorge Bergoglio lors de la célébration dans la basilique Saint-Pierre la messe pour le dimanche des Rameaux, qui cette année est célébré qu'en streaming et sans fidèle pour être en diapason avec les mesures adoptées par le Vatican pour stopper la propagation du coronavirus. "Parce que la vie se mesure à l'amour. De cette façon, à la maison, en ces jours saints, affrontons-les avant le Crucifié, qui est la mesure de l'amour que Dieu a pour nous", a encouragé le pape François, accompagné une fois de plus des deux symboles pour à qui ont a confié la sortie de la pandémie : le crucifix qui a sauvé Rome de la peste au XVIe siècle et l'image du Salus Populi Romani, qu’il a confié à chacun de ses voyages hors d'Italie. "Et, devant Dieu qui nous sert jusqu'à ce que nous donnions notre vie, demandons la grâce de vivre pour servir. Essayons de contacter celui qui souffre, celui qui est seul et dans le besoin. Ne pensons pas tellement à ce qui nous manque, mais au bien que nous pouvons faire", a appelé le pape François, dans son huitième dimanche des Rameaux en tant que pape.

 

Au cours d’une sans précédent, en plus d'un petit groupe de diacres et de moniales, seuls le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique, et l'évêque Vittorio Lanzani, délégué de la fabrique Saint-Pierre, étaient avec le pape. La célébration n'a pas eu la procession traditionnelle de l'obélisque sur la place Saint-Pierre à l'autel de la basilique, mais à la place il y avait un olivier qui a remplacé le rite de la commémoration de l'entrée du Seigneur à Jérusalem. Dans ce contexte, le pape Francisco s'est adressé avec une attention particulière aux jeunes, qu'il a encouragés à soutenir et à suivre l'exemple du personnel médical qui, dans tous les pays, donne sa vie pour faire face à la pandémie. "Je voudrais le dire d'une manière particulière aux jeunes, dans cette Conférence qui leur est dédiée depuis 35 ans. Chers amis : Regardez les vrais héros qui se révèlent ces jours-ci. Ce ne sont pas eux qui ont la gloire, l'argent et le succès, mais ce sont ceux qui se donnent pour servir les autres", a-t-il proposé.

 

Dans son homélie, le pape Francisco a établi un parallèle entre «la trahison et l'abandon» que Jésus a vécus et la situation actuelle. "Pensons aux petites ou grandes trahisons que nous avons subies dans la vie. C'est terrible quand on découvre que la confiance placée a été déçue. Une telle déception naît au fond du cœur qui semble montrer que la vie n'a plus de sens", a-t-il analysé. "Aujourd'hui, dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s'effondrent, face à tant d'attentes trahies, avec le sentiment d'abandon qui opprime nos cœurs, Jésus dit à chacun : "Courage, ouvrez votre cœur à mon amour. Vous ressentirez la consolation de Dieu, qui vous soutient"", a-t-il dit.

 

La messe d'aujourd'hui a marqué le début d'une semaine sainte qui, jusqu'à dimanche prochain, sera célébrée sans les fidèles et uniquement transmise par les canaux de streaming du Vatican en raison des dispositions d'isolement établies en Italie. Comme le dit le père James Martin dans sa page Twitter (@JamesMartinSJ) : «Comme le Christ a offert son corps pour le salut des autres le Vendredi Saint, les médecins, les infirmières, les travailleurs de la santé, les épiciers, les travailleurs des transports et bien d'autres offrent leur corps, pour le salut des autres, dans cette pandémie. Chacun est un "alter Christ", un autre Christ.»

 

Enfin, Malo Tresca nous apprend dans la-Croix.com (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/dangereux-discours-religieux-garantissent-limmunite-contre-Covid-19-2020-04-05-1201087908) ce dimanche que sur plusieurs continents, des responsables religieux – à la tête notamment d’Églises chrétiennes indépendantes sur le continent africain et américain, ou aux affiliations opaques – garantissent la capacité qu’aurait la prière à «immuniser» contre le Covid-19, ou remettant en cause la gravité de la pandémie actuelle en maintenant la célébration de leurs cultes publics.

 

Début mars, la police brésilienne a ainsi ouvert une enquête sur une Église évangélique du sud du pays, ayant promis aux fidèles de les «protéger» contre la maladie : «le pouvoir de Dieu contre le coronavirus. Venez parce qu’il y aura une onction avec de l’huile consacrée pendant le jeûne pour immuniser contre toute épidémie ou virus», exhortait ainsi sur les réseaux sociaux la Cathédrale globale de l’Esprit Saint de Porto Alegre. Portées par la politique «corona-sceptique» du président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, d’autres voix religieuses, à l’instar de celle du très influent pasteur Silas Malafaia, assimilaient fin mars les mesures de confinement à «une stratégie du diable» : «Mes amis, ne vous inquiétez pas à cause du coronavirus. C’est une tactique de Satan, il s’alimente de la peur», assurait-il, avant d’être contraint par le parquet de Rio à suspendre ses cultes.

 

Aux États-Unis, ce discours sceptique a aussi pris de l’ampleur dans certaines «megachurches» de la droite évangélique, connues pour leur fervent soutien à Donald Trump. En Ouganda, il a encore engendré, samedi 28 mars, l’arrestation du célèbre pasteur Augustine Yiga, dirigeant la Revival Church KawalaÉglise du Renouveau chrétien –, au lendemain d’une prédication dans laquelle ce dernier niait l’existence du Covid-19 dans le pays. Et la liste est loin d’être exhaustive. «Certains pasteurs évangéliques de tendance pentecôtiste ou néo-charismatique, mettent beaucoup l’accent sur le fait que Dieu est capable de guérir ; ils perçoivent le coronavirus comme un esprit maléfique sur lequel ils ont un certain pouvoir pour l’exorciser de leur congrégation», analysait récemment le chercheur André Gagné, spécialiste du fondamentalisme américain, interrogé sur la radio québécoise 98,5 FM.

 

Dans une tribune publiée jeudi 26 mars dans l’hebdomadaire protestant Réforme, le pasteur Jean-Paul Morley s’est insurgé contre ce «piège de la superstition» que représentait pour lui la croyance qu’«un culte ou que la communion» puisse immuniser contre le Covid-19. «Redisons-le, crions-le : non, Dieu ne vaccine pas le croyant contre les virus, ni ne guérit les malades», a-t-il ainsi écrit «il les accompagne, et cet accompagnement peut favoriser une guérison, mais il ne détruit pas les virus ni les cancers». «(…) Penser que Dieu choisit qui est malade et qui reste sain, qui guérit et qui en meurt, c’est rendre le Créateur responsable de la maladie et des épidémies : c’est lui faire injure. C’est faire du Dieu-amour un Dieu machiavélique, injuste et cruel», poursuivait-il quelques lignes plus loin, «(…) oui, prétendre et – pire ! – prêcher que la foi, un culte, la communion, de fraternels baisers, immunisent de la contamination, c’est un mensonge gravissime. Enfantin, sincère peut-être, mais mortel. Et donc une folie, une folie criminelle».

 

Comme le rappelle le père James Martin dans sa page Twitter (@JamesMartinSJ) : «Oui. Cette décision de faire pression pour la reprise des messes et la distribution de la communion mettra des vies en danger. C'est anti-vie. Ce sont certaines des mêmes personnes qui vantent leurs croyances pro-vie. Eh bien, la vie d'une personne âgée vulnérable est aussi précieuse que la vie d'un fœtus.»

 

Avec une nouvelle messe à regarder dans le Jour du Seigneur dont Mgr Chauvet, recteur de Notre-Dame de Paris, qui en est le prédicateur, pour cette date qui marque l’anniversaire de la dernière célébration publique à la cathédrale de Paris, avant son incendie, tout en apprenant dans le live de L’Express.fr (https://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-direct-le-coronavirus-a-fait-plus-de-46-000-morts-en-europe-dont-7560-en-france_2122973.html)  qu’aux Philippines, des prêtres bénissent les fidèles depuis des véhicules à l’occasion du dimanche des rameaux, et le pèlerinage de Pâques à Lourdes sera vécu d’une façon particulière, je suis les pensées de Leonardo Boff dans religiondigital.org qui nous invite à éveiller l’humain durant cette crise (https://www.religiondigital.org/opinion/consejos-espirituales-Leonardo-Boff-cuarentena-convivencia-dios-meditacion_0_2219178101.html) qui nous demande si nous pouvons «continuer notre mode de vie consumériste, accumulant une richesse illimitée en quelques mains au détriment de millions de pauvres et de misérables ?», puisque «Le pire serait que tout redevienne comme avant, avec la même logique consumériste et spéculative, peut-être avec encore plus de fureur» et nous devons donc pour éviter cela de «construire un autre type de monde, bio-centré, dans lequel l'économie, avec une autre rationalité, soutient une société globalement intégrée, renforcée plus par des alliances affectives que par des pactes juridiques. Ce sera la société du soin, de la douceur et de la joie de vivre».

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église, #Actualités

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