Pédocriminalité dans l’Église. Les débats sur la question de la «responsabilité» débutent ce lundi

Publié le 22 Février 2021

ouest-france.fr avec l’AFP nous montre que les évêques de France ont entamé lundi 22 février une assemblée plénière consacrée à la pédocriminalité et la question de la «responsabilité» de l’Église, une notion qui ne fait pas consensus, avant d’éventuelles décisions fin mars.

 

Cette rencontre, à huis clos en visioconférence, est un préalable à une autre assemblée plénière qui se déroulera fin mars, lors de laquelle les quelque 120 évêques de la Conférence des évêques de France (CEF) auront à se prononcer sur un dispositif de «reconnaissance de la souffrance vécue» par les victimes. Ce dispositif, dont les options ne sont pas définies à ce stade, pourrait passer par des mesures sur le plan financier mais aussi des démarches en ce qui concerne la mémoire (monument, plaques), la prévention et enfin l’accompagnement des clercs coupables, quatre chantiers sur lequel travaillent les évêques depuis deux ans et demi.

 

Jusqu’à mercredi, les évêques discutent du thème de «la responsabilité et ses implications pastorales», en écoutant experts et anciennes victimes avec lesquelles ils travaillent sur les quatre chantiers. Ils vont visionner lundi 22 février au soir la pièce de théâtre «Pardon ?», de Laurent Martinez, qui raconte l’histoire d’un homme agressé sexuellement par un prêtre lorsqu’il était enfant.

 

«La reconnaissance de la responsabilité est un véritable processus en soi, fondamental», affirme Olivier Savignac, membre du collectif d’anciennes victimes Foi et Résilience, qui participe aux échanges. «Il est temps qu’au niveau individuel et collectif, les évêques prennent la mesure de ce qui s’est passé», ajoute-t-il, insistant également sur l’importance de «la notion de mémoire, dans le processus de reconnaissance». À la CEF on admet qu’il y a «débat au sein de l’épiscopat» sur la notion de responsabilité et que  les évêques ont besoin de se mettre d’accord ou de marquer leurs différences».

 

D’autant qu’ils ont dû suspendre une décision prise en 2019 en faveur des victimes : ils avaient alors voté le principe du versement d’un forfait unique pour chacune d’elle, qui aurait été financé par la création d’un fonds spécifique. Mais une partie des fidèles, appelés à participer s’ils le souhaitaient à abonder ce fonds, avaient très mal perçu l’annonce de ce dispositif. Par ailleurs, des victimes, ou des associations de fidèles laïcs font valoir qu’à quelques mois près, il serait préférable d’attendre la publication des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé à l’automne prochain.

 

Comme le montre Alan Le Bloa et Claire Haubry dans leur article sur ouest-france.fr (https://www.ouest-france.fr/faits-divers/pedophilie/pedocriminalite-dans-l-eglise-un-collectif-interpelle-la-conference-des-eveques-7163142) le Collectif des victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique en Vendée appelle le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort à s’inspirer de la démarche de repentance portée par l’évêque Mgr François Jacolin en Vendée le 23 octobre 2020. Elle poursuit : «Cet acte courageux et responsable, bien qu’il ne résolve pas tout, notamment la question des réparations, a été perçu comme une délivrance par toutes les victimes concernées. […] C’est cela que nous attendons de la Conférence des évêques de France : qu’elle incite aux actes de reconnaissance et repentance dans chaque diocèse, à l’instar de celui de Vendée.» Le courrier insiste sur «la responsabilité institutionnelle de l’Église catholique».

 

La discussion sera tenue à huis clos pour permettre aux évêques de confronter les points d’accord et de désaccord, tandis que les victimes et des experts seront entendus en petits groupes, et toutes les décisions seront prises après un vote, mais il est malheureux que la Conférence des évêques de France n’attende pas la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), en septembre. Mais pour ces hommes et ces femmes victimes des abus sexuels, se relever est un parcours très long, douloureux, qui passe souvent par des années de thérapie (https://www.la-croix.com/Religion/blessures-indelebiles-victimes-dabus-sexuels-2021-02-22-1201142073). Ce qu’ont enduré les victimes oblige à reconnaître leur souffrance et à la réparer.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église, #Actualités

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