Les études de genre ne sont pas l'ennemi de l'Église

La théorie du genre (ou parfois idéologie du genre, ou encore gender) est la manière dont sont désignées les études de genre par ses opposants. Le genre est un concept. Ce n'est ni une théorie ni une idéologie, mais un outil qui aide à penser. La théorie du genre est un label utilisé par les adversaires des recherches sur le genre qui laisse entendre qu’il existe un corpus idéologique homogène doté d’une stratégie politique unifié. Ce qui n'est pas le cas. Le discours catholique s’efforce donc d'en faire un tout homogène, un ennemi imaginaire. Le besoin de l'Église de se trouver un ennemi ne lui permet pas devoir ce que les études de genre peuvent lui apporter.

Le 'genre' ou 'gender' est un concept forgé dans les années 1970 pour rendre compte de l'organisation sociale des rapports entre les femmes et les hommes, de la façon dont leurs rôles sociaux sont définis (mère, père, travailleur, ...) et des constructions culturelles que sont la féminité et la masculinité. Les études de genre partent du postulat que le sexe n’est pas seulement biologique, mais qu’il est aussi surtout un phénomène social. Elles n’étudient pas spécifiquement "les femmes" mais les deux sexes et les rapports qu’ils entretiennent.

Partant du postulat qu’il existe réellement d’importants et préoccupants écarts entre les deux catégories sexuelles, l’étude de genre préconise des comparaisons en référence aux différents champs sociaux qui décrivent la situation des individus, qu’ils soient femme ou homme. Le genre remet aussi en question l'idée de différences " naturelles " entre femmes et hommes, liées au sexe biologique, et l'utilisation qui est faite de ces différences pour justifier des inégalités. Ces analyses s’inscrivent dans une nouvelle génération de travaux (la gender critiscism) qui ne se réduit pas à opposer radicalement hommes et femmes, mais plutôt à mettre en exergue la construction sociale des rapports de sexes.

Elles servent à interroger la construction, la représentation et l’inscription des identités et des différences "sexuelles" dans les sociétés, les cultures, les institutions, les discours et les textes.

Les études de genre fondent leur analyse sur le fait que les rapports sociaux de sexe sont une dimension centrale de toute société et donc un axe de recherche incontournable pour les sciences économiques et sociales. Elles se proposent d’interroger la construction sociale des genres masculin et féminin. Les études de genre sont une perspective, un outil d'analyse qui peuvent être utilisé dans beaucoup de contextes disciplinaires différents.

L’appréhension catholique du genre passerait avant tout par l’interrogation négative de son lien avec des milieux militants et de sa proximité réelle ou supposées avec des positions contraires au Magistère. Deux séries d’acteurs sont identifiables dans les production de discours sur la théorie du genre : des intellectuels catholique et des acteurs catholiques institutionnels. Pour ces derniers les études de genre sont accusées de faire le jeu des changements sociaux, non de les comprendre ni de les analyser, mais bien de les accélérer voire de les exiger. Une façon de penser arbitraire qui ne permet pas de voir l'utilité de ces études. Des secteurs classiquement plus intellectuels du catholicisme semblent en effet s’inquiéter de la rapidité avec laquelle certains responsables de l’Église congédient les études de genre.

La théorie du genre n'existe pas, puisque c'est comme cela que l'appelle ses opposants sans la nommer par son vrai nom, les études de genre, car les études sont un travail intellectuel afin d'apprendre ou de comprendre mais ce ne sont pas des connaissances abstraites, des spéculations. Le problème c'est qu'au sein de l'Église, on étudie plus l'humain, on lance des certitudes qui face à la réalité ne portent plus.

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