Un synode qui vend du rêve (partie 10)

Publié le 16 Octobre 2014

Hier au soir lors d'une conférence de presse, le cardinal Walter Kasper estime qu'une majorité croissante au sein du synode est en faveur de sa proposition visant à permettre à certains catholiques divorcés remariés civilement de recevoir la communion. Le cardinal Kasper a également parlé de ses vues sur le synode, et suggère que les points de vue des Africains sur l'homosexualité, car pour lui les pères synodaux devraient écarter l'opinion des évêques africains qui ne doivent pas être acceptées en totalité ou être prises au sérieux. Pour lui, les commentaires sur les questions africaines sont impossibles, et ce n'est pas aux Occidentaux de les résoudre. Pour lui, l'Afrique ne veut pas résoudre ses problèmes et les Africains pour lui ne devraient pas nous dire ce que nous avons à faire sur ce sujet.

Mais le cardinal José Francisco Robles Ortega, archevêque de Guadalajara et président de la Conférence épiscopale mexicaine, n'est pas aussi enthousiaste. Pour lui, le rapport après la discussion est une image fiable de ce qui a été dit entre les pères synodaux, avec certaines limites. Comme il le déclare tous les pères synodaux sont clairement dans l'enseignement et la doctrine de l'Église; l'enseignement reste donc ferme, engagé et réitéré.

Aujourd'hui dans le Corriere della Serra, l'archevêque argentin Victor Manuel Fernandez se déclare ouvert à un changement dans le traitement de l'Église avec des divorcés remariés ou les homosexuels, car pour lui les participants du synode croient que l'Église doit trouver des moyens pour les fidèles se sentent inclus, et cela en dépit de leurs problèmes. Il souligne qu'il n'y a sans doute que quelques-uns, peut-être cinq ou six qui étaient d'avis de ne jamais changer les choses. Le cardinal Christoph Schönborn lui nous livre une belle réponse de Normand en disant que l'enseignement de l'Église sur le mariage et la famille ne peut pas changer, mais il peut se développer. Une "évolution" comme il le souligne. Une Évolution, sans changement est impossible.

La présentation des rapports des dix circuli minores (3 en anglais, 2 en espagnol, 2 en français et 3 en italien) proposait une évaluation du rapport de synthèse provisoire. On nous avance maintenant que la relatio post disceptationem ne présentait pas l'opinion des pères synodaux, et regroupait seulement les préoccupations des familles en crise, sans toucher au message de l'Evangile de la famille, la relatio synodi devrait finalement être un fort encouragement un et soutien de l'Église à l'institution familiale. En gros, ce rapport ne dit pas ce que nous avons dit, un beau retournement de chemise.

Les pères synodaux souhaite mieux exposer la doctrine du mariage comme un don de Dieu, et inclure des sujets qui ne figurent pas dans le rapport de synthèse comme l'adoption, pour laquelle il faut simplifier les procédures, ou la biotechnologie, comme la diffusion de la culture sur le web pour aider la vie de la famille, ainsi qu'une note sur l'importance de politiques en faveur de la famille. En gros, s'opposer à toutes les mesures qui ne plaisent pas à l'Église, sans souci de ce que peuvent penser les fidèles et les populations locales.

Il convient aussi d'être plus attentifs à la présence des personnes âgées au sein de la famille, aux familles prolongées dans la pauvreté extrême, à la question prostitution, à celle des mutilations génitales féminines, l'exploitation sexuelle des enfants et le travail infantile. Insister sur son rôle de transmission de la foi et d'évangélisation permettra de souligner aussi la vocation missionnaire de la famille, tout en exprimant de manière globale et équilibrée ce qu'est la famille chrétienne. La famille chrétienne est une famille comme une autre qui connait ses problèmes et qui vit sa foi non de façon identitaire mais réaliste, sans qu'on cherche à faire d'elle ce qu'elle n'est pas.

Pour les situations difficiles les groupes linguistiques veulent que l'Église soit un espace de compréhension pour que personne ne se sente exclu. Pour les pères synodaux la gradualité ne légitime pas les situations familiale irrégulière, même si celles-ci peuvent être un étape vers le sacrement matrimonial. Le problème est que l'Église voit les relations de couple qu'à travers le mariage. D'autres ont exprimé la volonté d'approfondir le concept de communion spirituelle, en vue de le préciser et de le diffuser. Donc, tous ceux qui seraient en situations irrégulières participeront à la messe sans communier.

Pour l'accès des divorcés remariés à la communion, la doctrine demeure et les pères synodaux souhaitent malgré tout envisager des exceptions dans une perspective de compassion et de miséricorde. Mais dans des conditions précises, et en soumettant la question à une commission interdisciplinaire. C'est à se demander si aimer à nouveau est un crime. Ils proposent également également une meilleure attention aux divorcés non remariés, qui seraient témoins de la fidélité conjugale. Le divorce, ne dit-il pas le contraire ? Les enfants des divorcés remariés ne doivent pas être considérés comme une charge mais comme un don de Dieu, fruits de l'amour conjugal. Cela fera plaisir aux divorcés remariés de considérer qu'ils n'aiment pas leurs enfants.

Les groupes linguistique souhaitent une meilleure orientation christocentrique (?) du mariage, et un plus solide rapprochement entre sacrement du baptême et sacrement du mariage, car pour inviter l'homme à la conversion il faut que la vision du monde passe par l'Évangile. Comment rapprocher deux sacrements qui ne se ressemblent en rien, et n'invitent nullement les hommes à la conversion qui ne s'apporte pas par les sacrements, mais par une volonté propre.

Pour les homosexuels, pas de reconnaissance du mariage de même sexe mais on les suivra pastoralement et on respectera leur dignité. Quant à la polygamie et en particulier dans le cas de convertis désirant recevoir les sacrements, il convient de conduire une étude approfondie. Une étude qui serait intéressante notamment en Afrique. Les circuli minores ont enfin conseillé de plus insister sur Marie et la Sainte Famille comme modèles familiaux. En gros, un modèle familial impossibles à imiter puisque nous n'avons pas grand chose sur eux.

Ce rapport des groupes linguistiques montrent que l'Église ne prend pas de risque, les mots sont plus subtils mais l'enseignement ne change en rien. Le rapport de synthèse avait donné lieu à de grand espoirs, voyons ce que la relatio synodi va nous offrir.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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M
Bonjour cher paroissien,<br /> Lors de ce synode, l'Eglise est fidèle à elle même: mieux faire comprendre le message qu'elle souhaite faire passer, en prenant conscience de nombreux changements dans la société. Cela va évidemment, une fois de plus, à l'encontre des attentes de ceux qui attendent de l'Eglise des changements de l'ordre du sensible, de l'idéologie... Un message qui ne s'appuie pas sur une doctrine solide est voué à se perdre dans le tohu-bohu général. Ce n'est pas le cas pour l'Eglise, depuis 2000 ans... Réjouissons nous !<br /> Et puis, n'oubliez pas que chacun de nous est un témoin du Christ, dans une Eglise à la base &quot;large&quot;.<br /> Bien à vous.<br /> Mike
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P
Mike,<br /> <br /> Je doute que l’Église a compris les changements de la société puisqu'elle veut imposer le même enseignement sur le mariage et la famille à une époque où il ne porte plus. La doctrine ne doit pas être un alibi pour ne rien faire, puisqu'elle peut être aussi interprété. Pour qu'un témoignage porte, il faut une meilleure lecture des événements ou alors il sera inaudible.<br /> <br /> Merci !