Réfugiés : Un samedi de mobilisations partout en Europe
Publié le 12 Septembre 2015
Comme à Copenhague et à Londres, la mobilisation pour les réfugiés en Europe a connu une forte mobilisation.
Libération.fr et TF1.fr nous montrent qu'à Berlin, Paris, Londres ou Copenhague, de nombreux Européens sont sortis dans la rue ce samedi 12 septembre 2015 pour réclamer un meilleur accueil des réfugiés.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour réclamer au gouvernement conservateur de David Cameron - qui vient d'annoncer l'accueil de 20 000 réfugiés syriens supplémentaires sur cinq ans - une politique d’accueil plus généreuse pour les réfugiés qui cherchent asile en Europe en traversant la Méditerranée, les Balkans et l’Europe centrale. Le «premier geste» du tout nouveau leader du parti travailliste Jeremy Corbyn, élu dans la matinée, a été de se joindre à la manifestation, au son des tambours, après avoir appelé le gouvernement à plus de «compassion».
Au Danemark, 30 000 personnes ont défilé à Copenhague, et quelques centaines dans d’autres villes d’un pays qui s’est engagé dans un durcissement de sa législation sur l’immigration. Cette semaine, le pays a momentanément bloqué son trafic ferroviaire pour empêcher le passage des migrants. Des manifestations similaires ont lieu dans d'autres villes du pays, notamment à Padborg, ville frontière avec l'Allemagne par où passent de nombreux réfugiés.
Depuis deux ans, la Suède accorde automatiquement un permis de séjour aux Syriens qui déposent dans le pays leur demande d'asile. Ils étaient plus d'un millier rassemblés dans la capitale suédoise pour exprimer leur soutien à une politique d'accueil plus généreuse, dans une ambiance bon enfant et militante.
En France, le gouvernement, qui s’est engagé à accueillir 24 000 réfugiés d’ici l’an prochain, a annoncé la création de nouvelles places d’hébergement, dont le nombre exact sera dévoilé mercredi par le Premier ministre Manuel Valls. Paris a aussi annoncé un renforcement de la «contribution» française aux organismes des Nations unies qui s’occupent des millions de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie.
En Allemagne, devenue championne de l’accueil des réfugiés avec 450 000 nouveaux entrants enregistrés depuis le début de l’année, une manifestation à la bougie était attendue en soirée à Berlin. Sur la seule journée de samedi «au moins 10 000» réfugiés étaient attendus à la gare de Munich, selon les autorités régionales. La chancelière Angela Merkel a appelé en particulier les femmes réfugiées à apprendre l’allemand et à ne pas rester isolées dans leur communauté d’origine pour favoriser leur intégration.
À l’avant-veille d’un conseil extraordinaire des ministres de l’Intérieur de l’UE sur la crise migratoire, qui tentera de résorber les divisions béantes entre les pays de l’Union, Mme Merkel a aussi appelé la Grèce à mieux protéger les frontières extérieures de l’Union européenne et réclamé un dialogue avec la Turquie par où transitent nombre de migrants.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, chef de file de la ligne dure contre les migrants, s’est prononcé en faveur d’un plan d’aide européen de 3 milliards d’euros aux pays voisins de la Syrie, Turquie, Liban, Jordanie, qui hébergent à eux seuls quatre millions de réfugiés, pour tenter de résoudre la crise. La Hongrie, qui a recensé plus de 180 000 migrants passant ses frontières, espère bloquer le passage des réfugiés dès le 15 septembre, grâce à une double clôture de fils de fer barbelés à la frontière serbe.
Malheureusement face à ces rassemblements en vint d'autres beaucoup moins brillants au niveau de l'accueil. Plusieurs milliers de personnes opposées à l'accueil de migrants se sont réunies ce samedi à Varsovie, en Pologne. Ils ont brandi des banderoles comme "l'islam c'est la mort de l'Europe". D'autres rassemblements du même type ont eu lieu à Prague (République Tchèque) et Bratislava (Slovaquie), réunissant plusieurs centaines de participants. Heureusement qu'ils sont peu nombreux.
Et si comme la chanoine pour la cathédrale de la réconciliation à Coventry, la révérende Sarah Mills nous faisions cette comparaison judicieuse au lieu de vivre dans notre égoïsme gras : "Jésus était un réfugié. Jésus a dû fuir. Jésus serait-il dans ce bateau avec les réfugiés ? Oui, il le serait. Et donc nous devons être avec eux aussi."
Merci !