Rome appelle les paroisses à vivre une «conversion pastorale»

Publié le 21 Juillet 2020

cath.ch nous montre ce mardi 21 juillet 2020 que la Congrégation vaticane pour le clergé appelle les paroisses à vivre une véritable «conversion pastorale» pour «rendre l’Évangile proche du peuple», c’est-à-dire à une véritable «réforme des cœurs» face aux évolutions sociétales observées ces dernières années. Pour que la paroisse ne soit pas «emprisonnée dans l’immobilisme», le document insiste sur l’importance accordée par le pape François à la créativité.

 

Cela suppose «un changement de mentalité», notamment l’exclusion toute vision strictement bureaucratique et administrative de son fonctionnement, souligne la CPC, condamnant toute «cléricalisation». En outre, il ne s’agit en aucun cas, face aux problématiques parfois très complexes que rencontrent certaines paroisses, de «marchander» la vie sacramentelle ou encore de donner l’impression que la célébration des sacrements puisse faire l’objet de tarifications.

 

Le document conseille de ne pas conduire des réformes trop précipitées en oubliant les personnes qui sont sur le territoire, chaque projet devant être pensé dans la vie réelle de la communauté. S’ensuit un nombre de recommandations sur les différents cas de figures et les rôles que jouent chacun des membres de la communauté paroissiale.

 

Dans son instruction  Sur la conversion pastorale de la communauté paroissiale au service de la mission évangélisatrice de l’Église, publiée le 20 juillet 2020, la Congrégation rappelle que si une paroisse peut être confrontée au manque de prêtres ou à d’autres difficultés liées à l’évolution de la société, elle ne doit jamais être «emprisonnée dans l’immobilisme», mais au contraire faire preuve de créativité.

 

Malheureusement, elle rappelle que le curé, est le seul pasteur en toute situation, qui ne peut être remplacé par un gouvernement collégial de la paroisse telle une «team responsable» ou une «équipe responsable». La seule exception concerne les cas de regroupement de paroisses confiés à plusieurs prêtres, qui agissent chacun comme des curés «à tous les effets». Et les diacres doivent se contenter au sein de la paroisse de leurs domaines existants, c’est-à-dire l’évangélisation et la charité. Ils n’ont pas pour fonction la charge des âmes comme le curé, insiste la CPC

 

Les fidèles laïcs n’ont droit qu’à «un engagement généreux au service de la mission évangélisatrice» par le témoignage de leur vie et l’acceptation d’engagements qui leur correspondent au service de la paroisse, et ce n’est que dans un cadre exceptionnel – prévu par le droit canon – lié à un manque de prêtres, qu’il peut leur être confié – tout comme à un diacre, à un groupe de personnes ou à un consacré – une «participation à l’exercice de la charge pastorale», sous la direction d’un prêtre nommé «modérateur de la charge pastorale», qui a le pouvoir et les fonctions de manière exclusive, sans en avoir l’office.

 

Les diacres, consacrés et laïcs, ayant des responsabilités ne peuvent cependant pas être appelés «curé», «co-curé», «pasteur», «chapelain», «modérateur» ou «responsable paroissial», souligne le document. Il faut privilégier les termes «coordinateur pastoral de…», «coopérateur pastoral», assistant pastoral ou «chargé de… (un secteur de la pastorale)». Les laïcs ne peuvent pas prêcher d’homélie pendant la célébration eucharistique, souligne encore la CDC.

 

Une possibilité existe cependant pour les laïcs d’être désignés «lecteurs» ou «acolytes», selon les dispositions canoniques. Ils peuvent célébrer la liturgie de la parole les jours de fêtes, et exceptionnellement administrer le baptême et célébrer le rite des obsèques. Face au manque de prêtre, l’évêque peut aussi déléguer l’assistance aux mariages à des laïcs.

 

C’est plutôt décevant, avec la crise du coronavirus la hiérarchie ecclésiastique aurait pu être plus courageuse. Le laïc est toujours vu comme le subalterne des clercs, la Congrégation vaticane pour le clergé appelle à la coresponsabilité des laïcs mais la limite à la vocation sacerdotale qui sera toujours supérieure à celle des baptisés. La conversion pastorale ne doit pas seulement venir des paroisses, elle doit aussi venir du sommet de l’Église.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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