Le pape François crée 13 nouveaux cardinaux

Publié le 28 Novembre 2020

Le Point.fr nous montre que le pape François continue de modeler la hiérarchie de l'Église. Il a proclamé, samedi 28 novembre, les noms des 13 nouveaux cardinaux qu'il a créé. Ceux-ci sont issus de tous les continents. Depuis son élection en 2013, le pape argentin de 83 ans a choisi 95 des 229 cardinaux du « college cardinalice » (dont les 13 nouveaux promus samedi). Parmi eux, 128 sont des «cardinaux-électeurs» de moins de 80 ans, désormais majoritairement sélectionnés par François, qui désigneront un jour son successeur.

 

Sensible aux «périphéries» reculées et aux communautés catholiques «ultra-minoritaires», le pape François a repéré pour sa dernière sélection Cornelius Sim, vicaire apostolique du sultanat de Brunei sur l'île de Bornéo, État à majorité musulmane d'environ 400 000 habitants et seulement 16 000 catholiques. «C'est une Église de périphérie cachée, petite comme une Fiat 500», s'est étonné dans un entretien à AsiaNews l'homme de 69 ans, premier citoyen de son pays à être devenu prêtre, évêque et désormais cardinal.

 

Ce choix confirme l'attention du pape portée à l'Asie, avec celui aussi de l'archevêque Jose Fuerte Advincula, 68 ans, des Philippines, troisième pays catholique du monde. Les deux Asiatiques ont renoncé à faire le déplacement, mais sont devenus cardinaux. Six Italiens, un Américain, un Rwandais, un Mexicain, un Espagnol, un Maltais, étaient là, certains après une stricte quarantaine effectuée dans la résidence même où le pape occupe un modeste appartement.

 

Samedi, les «princes de l'Église» (surnom d'une époque où ils devaient tenir leur rang avec une étiquette digne des princes de sang) se sont agenouillés devant le pape pour recevoir leur toque quadrangulaire pourpre, leur anneau et leur titre, dans la basilique Saint-Pierre. Auparavant, le pape François leur a demandé de rester des «pasteurs proches du peuple» sans se laisser étourdir par leur nouveau titre.

 

«Pensons à toutes ces formes de corruption dans la vie sacerdotale», a-t-il prévenu, ajoutant : «Le rouge pourpre de l'habit cardinalice, qui est la couleur du sang, peut devenir, pour l'esprit mondain, celle d'une distinction éminente». La tradition d'échanger «un baiser de paix» avec le pape, puis entre nouveaux cardinaux, était proscrite samedi. Était aussi interdit tout contact avec la quarantaine d'anciens cardinaux présents, masqués et assis à bonne distance les uns des autres. D'autres cardinaux de pays lointains, connectés à distance, pouvaient être aperçus sur des écrans.

 

Les «visites de courtoisie», qui permettent aux Romains de venir saluer les nouveaux cardinaux, ont été annulées. L'archevêque de Kigali au Rwanda, Antoine Kambanda, 62 ans, est devenu samedi le premier cardinal de son pays, théâtre voici 26 ans d'un génocide dont il est lui-même un rescapé. Le plus médiatisé était sans doute l'archevêque de Washington Wilton Gregory, 72 ans, premier noir américain à endosser la toque pourpre, un «soutien à la communauté afro-américaine» juge-t-il. Le prélat avait ouvertement dénoncé en juin l'attitude de Donald Trump face à des manifestants antiracistes.

 

L'Amérique latine dispose de deux nouveaux cardinaux. Le Mexicain Felipe Arizmendi Esquivel, 80 ans, proche des peuples indigènes. Ainsi que Mgr Celestino Aos Braco, 75 ans, un frère capucin espagnol devenu archevêque de Santiago du Chili en 2019 après la démission d'un cardinal impliqué dans un vaste scandale de pédophilie.

 

Chez les Italiens, trois hommes sont particulièrement engagés auprès des plus démunis, de quoi séduire le pape François qui répète que «l'Église est un hôpital de campagne». Tout d'abord le frère franciscain de 55 ans, Mauro Gambetti, Gardien du Sacré-Couvent d'Assise, abritant le tombeau de saint François d'Assise, qui prôna pauvreté et fraternité. C'est là que le pape jésuite est venu signer en octobre sa nouvelle encyclique «Fratelli tutti», très inspirée des franciscains.

 

Il a aussi remis avec un grand sourire sa toque à un simple curé d'une paroisse de Rome, Enrico Feroci, 80 ans, longtemps dirigeant d'une antenne caritative. Le pape a aussi récompensé l'archevêque de Sienne (Toscane) Augusto Paolo Lojudice, 56 ans, surnommé le «prêtre des Roms». Tout futur cardinal devait être nommé évêque avant la cérémonie, mais l'un d'eux a demandé une dérogation. «Je désire être un frère capucin jusqu'à la mort», a plaidé Raniero Cantalamessa, 86 ans, prédicateur de la Maison pontificale. Samedi, il s'est agenouillé devant le pape en robe de bure.

 

Comme on peut le voir Jorge Bergoglio, qui a effectué la majorité de sa carrière en Argentine, loin des intrigues romaines, bouscule souvent les attentes des grands diocèses occidentaux, et son souci est d’aller avant tout vers les périphéries existentielles et de mettre des pasteurs qui feront de l’Église, un hôpital de campagne qui accueille tout le monde.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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