Les militants contre la GPA obtiennent un "fort soutien" du Vatican à Rome

Publié le 6 Avril 2024

"François est le premier chef d’État à nous recevoir" et "Pietro Parolin nous a dit qu'il y aurait un soutien croissant du Vatican dans les forums internationaux". Ainsi Olivia Maurel, militante française contre les vents locatifs, a résumé dans une interview avec RD à Rome l'agenda fructueux que leur a laissé son séjour dans la capitale italienne comme le montre Hernán Reyes Alcaide, correspondant du Vatican pour religiondigital.org ce samedi 6 avril 2024.

 

 

Maurel est le visage visible de la Déclaration de Casablanca, une organisation qui appelle à une interdiction universelle de la GPA, et qui semble renouvelée dans son esprit après le discours mémorable du pape devant le corps diplomatique en janvier de cette année, dans lequel le pontife a appelé à l'interdiction universelle de la maternité de substitution. Puis, en février, le pape a reçu de la juge argentine Susana Medina un rapport détaillé sur les conséquences juridiques et sociales de cette pratique. Maurel, né d'une gestation pour autrui et devenu militant contre cette pratique en raison des problèmes mentaux qu'elle a subi, a révélé que le pape "est préoccupé par la gestation pour autrui et connaît bien la question". "Nous avons parlé pendant une demi-heure de la façon dont la maternité de substitution est devenue un marché mondial qui déplace déjà des milliards de dollars et qui peut croître de façon exponentielle si nous n'agissons pas à temps", a déclaré Maurel à RD.

 

 

La militante a révélé que, dès son arrivée à Rome jeudi, elle a également rencontré Parolin, qui, comme le pape le ferait quelques heures plus tard, lui a exprimé son soutien et l'engagement du Saint-Siège à les accompagner. Maurel participe à Rome à une conférence internationale à l'Université Lumsa dans laquelle ils cherchent à parvenir à une nouvelle déclaration internationale contre cette pratique. "Il nous a dit que le Vatican bénéficierait d'un soutien croissant pour soulever cette question dans les forums internationaux", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas une question de droite ou de gauche, ni de positions politiques. C'est une question d'humanité", a déclaré Maurel, qui a également rejeté l'approche recherchée par certains pays "qui cherchent à établir qu'il existe une GPA éthique et voient ensuite elles-mêmes en tant que femmes dont les enfants finissent par être victimes de la traite des êtres humains. Il s'agit, dénonce Maurel, d'un marché qui représentait 14 milliards d'euros dans le monde en 2022 et qui, selon les prévisions, pourrait atteindre 130 milliards en 2032".

 

 

Le 3 mars 2023, une centaine d'experts de 75 nationalités, juristes, médecins, psychologues et philosophes, ont signé depuis la capitale marocaine la «Déclaration de Casablanca», dans laquelle ils appellent à l'établissement d'un traité abolissant la maternité de substitution. Convaincus que «le contrat par lequel un ou plusieurs parrains conviennent avec une femme qu'elle mettra au monde un ou plusieurs enfants afin de les leur donner à la naissance, quels que soient leur nom et leurs modalités», porte atteinte à la dignité humaine, les participants ont demandé aux gouvernements de condamner la maternité de substitution "sous toutes ses formes et procédures, rémunérées ou non, et d'adopter des mesures pour lutter contre cette pratique".

 

 

La ministre italienne de la Famille, Eugenia Rocella, a participé à la conférence internationale qui se réunit à Rome et a affirmé qu'«il est clair qu'il s'agit d'un véritable système commercial qui nécessite une organisation complexe et bien établie qui implique nécessairement des coûts considérables». L'Italie, sur la base de la décision du Premier ministre Giorgia Meloni, cherche à ériger la GPA comme un «délit universel», ce qui signifie qu'elle est punissable non seulement sur son territoire, mais que tout Italien peut être pénalisé même s'il recourt à cette pratique à l'étranger. Parmi les participants figurent également la Jordanienne Reem Alsalem, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles et, au nom du Vatican, Mgr Miroslaw Wachowski, sous-secrétaire aux relations avec les États et les organisations internationales.

 

 

L’abolition universelle de la GPA n’est pas d’une telle importance, car l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît la GPA comme faisant partie des techniques de procréation médicalement assistée avec l’intervention d’une tierce personne (femme porteuse) et considère qu’elle est admissible lorsqu’elle est régulée juridiquement. Contrairement à la France qui interdit cette pratique, plusieurs pays démocratiques l’ont encadrée : Grèce, Portugal, Royaume-Uni, Ukraine, différents États aux États-Unis et au Canada, Inde, Israël, etc. Et la légalisation de la GPA permet un contrôle et une surveillance de la pratique et serait de nature à limiter les GPA clandestines et hors la loi qui favorisent toujours l’exploitation du faible par le fort. Et dans des pays où elle est gratuite, comme au Royaume-Uni, au Canada ou au Portugal, seul le consentement éclairé de la femme porteuse et son altruisme peuvent en être la source (https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/meres-porteuses-une-gpa-ethique-peut-parfaitement-exister-en-droit-francais).

 

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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