La réforme ne peut pas venir d'en haut, elle viendra d'en bas

Publié le 8 Août 2013

Le pape François même si son langage semble nouveau et plus ouvert, ne fera pas de miracles car ce n'est pas seulement d'une réforme structurelle dont elle a besoin mais d'une nouvelle façon de définir sa doctrine. Lisser l'apparence ne peut pas donner des résultats probant, si on ne change pas son langage.

La plupart des mouvements (mouvement liturgique, œcuménique et l'apostolat des laïcs) qui ont donné naissance au concile Vatican II étaient en grande partie composée par des laïcs. Si le concile Vatican II a si bien marché c'est parce que les évêques et les prêtres ont été à l'écoute des demandes des fidèles. Les réformes ne peuvent être différées et pour qu'elles aboutissent on ne peut pas les décider sans demander l'avis aux fidèles.

Pour qu'une réforme réelle voit le jour, l’assemblée entière des fidèles doit être appelée à se prononcer en dernier ressort sur toutes les questions importantes concernant la doctrine, les mœurs, l’élection des évêques, l'échange sur l'écriture. Il faut donc être libre de juger de la doctrine, de choisir et révoquer les ministres, d'exercer la discipline ecclésiastique et de s'entendre avec les autres Églises.

Il faut donc restituer à l'"Église toute entière" le pouvoir qu'elle devrait partager avec les autorités ecclésiastiques. Et que les évêques retrouvent leur rôle : des primus inter pares, mais aussi les pasteur les plus pieux et les plus humbles, administrant l'Église sous la responsabilité de celle-ci. Le pouvoir de décision appartient à l'assemblée des fidèles. Pour qu'une réforme vienne, il faut donc s'en remettre à la "pluralité des voix", la règle de la majorité. C'est donc au peuple de Dieu de faire les lois, de choisir les titulaires d'office et de décider des relations avec les autres religions.

La hiérarchie doit alors avoir constamment le souci de rester en contact avec ses collaborateurs et son peuple et, elle doit mettre en œuvre une pastorale originale favorisant la création de groupes de chrétiens, de petites communautés locales qui prennent leur vie en mains et la partagent pour mieux vivre l’Évangile. Cela palliera le manque de prêtres et permettra à l'Église d'être pleinement dans les réalités du monde.

Comme Dom Helder Camara l'écrivait : «C'en est assez des évêques princes, C'en est assez d'une Église qui veut être servie. Les temps de domination de l'Église sont révolus.» Il faut que la hiérarchie se fasse une idée, ce n'est pas elle qui est la raison d'être des fidèles, mais bien les fidèles qui sont sa raison d'être. Après tout, les pères conciliaires avaient mis l'accent sur l'égalité fondamentale de chacun des membres de l'Église, et sur la collégialité des évêques. Un travail dans ce sens serait un excellent départ à une réelle réforme.

Merci !

La réforme ne peut pas venir d'en haut, elle viendra d'en bas

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Pensées de paroissiens-progressistes

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M
Cher Paroissien bonjour,<br /> Au risque de vous décevoir , vous serez toujours déçu car vos espoirs ne reposent pas sur le roc...<br /> L'Esprit Saint agit, son Souffle passe, mais vous restez au bord de la route, comme le Peuple Juif qui attend toujours la venue du Messie.<br /> Désole de vous &quot;bousculer&quot; une fois de plus, mais n'y voyez plutôt qu'une autre façon de ne pas &quot;croire en rond&quot;. <br /> Je ne suis ni un bigot , ni un nostalgique intégriste, ni un exalté, ni un conservateur jusqu'auboutiste : seulement un chrétien de mon temps, attentif à ce que Dieu nous dit à travers les hommes de Foi de notre temps, ainsi que les événements ...<br /> Bien à vous.<br /> Mike
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P
Mike,<br /> <br /> Pour les convergences, j'en ai vu quelques unes. Mais dans ma famille, on dit que pour faire une bonne soupe, il faut les bons légumes et la bonne personnes, qui sait la suite des événements nous montera si le plat est digeste.<br /> <br /> Merci !
M
Cher Paroissien,<br /> <br /> Moi aussi, j'essaie d'être attentif aux signes des temps.<br /> Je crois que, pour résumer par une image nos divergences, et nos convergences (si si, il y en a !) l'on est d'accord pour dire qu'une bonne soupe est composée de plusieurs légumes, d'aromates et... de sel !<br /> Bon, certes, utiliser l'image de la soupe pour représenter l'Eglise...<br /> Bon we.<br /> <br /> Mike
P
Mike,<br /> <br /> L'histoire n'a pas encore donné son verdict, si ce n'est pas à mon époque d'autres plus jeunes prendront le relais. Mais je suis attentif aux 'signes des temps' que l’Église ne veut plus voir. Les civilisations changent et Dieu ne rejette aucun de ses enfants. <br /> <br /> Si je croyais en rond je serais un &quot;béni oui oui&quot; obéissant aux ordres, sans aucun libre arbitre et vous ne me bousculez jamais, c'est toujours un plaisir de voir vos positions à mon encontre, j'espère qu'il en de même pour vous.<br /> <br /> Merci !
H
Voilà ce que j’ai répondu sur Facebook à quelqu’un qui parlait des changements dans l’Eglise suite au discours que le pape François avait fait devant les évêques du Celam. Et qui fait écho à votre article :<br /> « Il est vrai que cela décoiffe et je suis convaincu que peu d’autres successeurs de Benoît XVI seraient allés d’une façon aussi claire dans cette direction. Mais ne nous emballons pas trop vite et attendons pour être certains que ces paroles se traduisent concrètement en actes. Suivant l’actualité religieuse d’assez près depuis près de 40 ans, pas mal de nouvelles pleines d’espoir se sont soldées par des déceptions. L’Eglise catholique est experte pour savoir souffler le chaud et le froid. <br /> Que François secoue le Celam, cela n’est pas pour me déplaire. Mais n’oublions pas qu’il en était membre et que l’Eglise ne récolte que ce qu’elle a semé. Par sa politique de nomination d’évêques conservateurs, dont certains issus de l’Opus Dei, comme successeurs de Dom Helder Camara, du cardinal Arns et de bien d’autres, elle pensait combattre la théologie de la libération. François reconnaît que bon nombre de fidèles ont quitté l’Eglise catholique et pense pouvoir les reconquérir.<br /> Dans la manière dont j’analyse les discours de François, le passif est nettement plus important que l’actif. Le pape est un monarque absolu qui a entre ses mains tous les pouvoirs, plus que n’importe quel dirigeant de l’état le plus totalitaire. A sa guise, il peut faire la pluie et le beau temps, sans qu’aucun organisme de régulation ne puisse le contrôler. Il deviendra crédible lorsque ce système archaïque, d’un autre âge, sera mis en cause. Où est la liberté d’expression dans l’Eglise ? Où est le fonctionnement démocratique dans l’Eglise ? Où est la coresponsabilité (On a l’hypocrisie de dire que tous sont responsables, mais chacun à sa place, qu’il y a égalité hommes femmes) Je pourrais continuer ma liste. Tous ces points sont des conditions indispensables pour un vrai changement. Et je ne crois pas naïvement que cela puisse changer du jour au lendemain. Et surtout pas sur les points que je viens d’évoquer. Il suffit de relire l’article de TC : Pape François : printemps de l’Église ou mirage de style ? »
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P
Georges,<br /> <br /> Dans ma famille, on dit que les actes valent mieux que les mots. Et pour moi, les réformes ne sont possibles que si on est à l'écoute. Même si la pape veut des réformes la curie et une bonne partie es évêques les craignent, il doit donc bousculer les conservatismes et écouter ce que les fidèles ont à dire plutôt que d'en faire des mains d’œuvre obéissantes.<br /> <br /> Merci !