Synode : l'Afrique, une pluralité de voix

Publié le 30 Septembre 2015

Vatican Insider dans on article du mercredi 30 septembre 2015 nous montre que l'Église africaine en vue du synode d'octobre sur la famille est principalement déployé sur les positions traditionnelles. Mais certains prélats s'ouvrent à la flexibilité, du Ghana à l'Afrique du Sud. "Au synode de l'Afrique doit parler d'une seule voix", avait dit Mgr Mbilingi Gabriel, archevêque de Lubango, en Angola et Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM), le 11 Juin à Accra lors d'une réunion consacrée à la prochaine synode de l'Église sur le thème de la famille par les évêques du continent.

La position des évêques africains en vue du Synode d'octobre serait pense-t-on monolithique, cependant, cette vision est simpliste. Sans aucun doute l'année dernière, dans le continent on trouva une vision plus rigoureuse de la famille, tout d'abord celle du cardinal archevêque de Durban, en Afrique du Sud, Wilfrid Fox Napier, qui en octobre sera parmi les quatre présidents délégués du synode. Une ligne qui a été réitéré lors de la réunion à Accra par le cardinal Robert Sarah, qui a exhorté les participants à "ne pas avoir peur de répéter" l'enseignement reçu sur les questions du mariage et de la famille. Mais, dans la même capitale ghanéenne, il y avait prélats dont les récentes déclarations sur la possibilité d'un débat le plus vif sur au moins une question ouverte : l'accès possible à l'Eucharistie des divorcés remariés.

Si trois des cinq cardinal qui sont intervenu à Accra (les archevêques John Njue de Nairobi, Polycarp Pengo de Dar Es Salaam et Christian Tumi, Archevêque émérite de Douala) semblent se poser essentiellement la même ligne que l'archevêque guinéen Mgr Sarah, une vision différente s'est ouverte à travers le discours de Berhaneyesus Souraphiel. Le cardinal éthiopien, qui a reçu le chapeau rouge du pape François au cours du dernier consistoire, a récemment expliqué qu'il attendait "une nouvelle flexibilité" après le synode. L'utilisation d'un terme cher aux tenants de la thèse de l'ouverture (également appelé "miséricorde"), dont le cardinal Walter Kasper est considéré comme la source d'inspiration, montre que les postions ne sont pas aussi assise qu'on pourrait le croire en Afrique.

Dans le même sens, à l'ouest du continent, Mgr Charles Palmer-Buckle, qui est archevêque d'Accra et qui, contrairement à Souraphiel, participera en tant que délégué au synode (alors que le cardinal y siègera d'office). Le prélat ghanéen a fait valoir que le véritable enjeu n'est pas "de faire des déclarations avec une approche globale", mais "quand une personne vient à moi, je m'assoie avec elle, ou avec sa famille pour discuter de la situation et trouver des solutions dans des cas individuels".

Des signaux clairs dans ce sens arrivent, enfin, par l'Église d'Afrique du Sud, où les positions du cardinal Napier ne sont pas les mêmes que celle des délégués de la Conférence épiscopale (SACBC, qui comprend également les évêques du Swaziland et du Botswana). Ces derniers - Mgr Stephen Brislin de Cape Town et Mgr Zolile Mpambani Kokstad - ont reçu un mandat explicitement axée "sur la position de 'miséricorde' et de la vertu qui se trouve au milieu, qui ne soit pas trop rigide ou relative", a rapporté l'agence catholique panafricaine Canaan. Il faut se rappeler, en outre, qu'en août Mgr Mpambani, dans un message écrit à la tête de la SACBC pour l'apostolat de la famille a fait allusion à des hommes et des femmes qui "ont perdu un conjoint, dans décès ou divorce, mais le mariage est pour eux une valeur."

Quand on regarde l'Afrique du Sud en ce qui concerne la troisième question laissée ouverte par le synode extraordinaire de 2014, qui a trait à l'accueil des homosexuels : un thème sur lequel même les évêques comme Souraphiel et Palmer-Buckle sont en ligne avec la majorité de l'Église continentale, qui se méfient de ce qui est considéré comme une tendance qui n'"est pas africaine." Cependant, déjà, en janvier de l'année dernière, l'hebdomadaire catholique "The Southern Cross" (dont la SACBC est l'actionnaire majoritaire) avait appelé cette considération comme une "fiction", un fantasme.

"Le préjudice et la persécution des homosexuels enfreignent la doctrine catholique", nous disait l'éditorial de "The Southern Cross", consacré en particulier à la loi "anti-gay" votée par les parlements du Nigeria et de l'Ouganda. En quelques lignes, il mentionne explicitement que le Catéchisme recommande d'éviter "toute marque de discrimination injuste" contre les homosexuels. Le même texte est tiré de l'une des trois sections du rapport final du synode extraordinaire qui n'a pas obtenu le vote des deux tiers.

Cet article nous livre une vision intéressante de la diversité d'opinion au sein de l'Église en Afrique et qui montre que le synode n'est pas encore joué notamment à propos des deux principaux problèmes qui s'y pose, la place des divorcés remariés et des couples de même sexe.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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