La force de la non violence

Publié le 21 Mai 2017

La lecture de l’ouvrage d’Anne Sibley O’Brien et Perry Edmond O’Brien, Après Gandhi : un siècle de résistance non violente aux Éditions Le Sorbier en 2010 m’a fait comprendre qu’un petit groupe d’esprits déterminés animés par une foi inébranlable dans leur mission peut changer le cours de l’histoire comme le disait Gandhi.

 

La résistance non violente convertit la recherche de la vérité, l’amour de l’autre et le refus de faire le mal en une force capable de vaincre même les formes les plus brutales de violence et d’oppression. Elle permet de combattre l’injustice sans renoncer à sa propre humanité. Seul le sacrifice et la détermination peuvent vaincre la haine par l’amour. L’action non violente ne sert pas seulement à vaincre ses adversaires mais surtout à les convaincre.

 

Gandhi professait que lorsqu’une loi était injuste et pernicieuse, toute personne morale avait le devoir de lui résister. On pouvait résister à loi par la non-coopération, en refusant de s’y conformer. On pouvait résister à la loi par la désobéissance civile, en d’autres termes enfreindre la loi afin de la changer.

 

Le cas des trente étudiants du mouvement des Étudiants pour l’action en faveur des aborigènes dirigé par Charles Perkins, faisant face à la foule de Moree en 1965 en Australie me marqua particulièrement. Ils s’étaient rassemblés devant la piscine municipale pour la bloquer parce que les enfants aborigènes ne pouvaient pas y accéder, et ils reçurent des œufs et des fruits pourris, des crachats, de la terre et des gravas, puis vers midi, on leur lança des pierres et des tessons de bouteille, mais ils ne bougèrent pas. Ils décidèrent que personne n’irait nager tant que les enfants aborigènes n’y seraient pas admis.

 

César Chavez fondateur en 1962 de l’Association nationale des travailleurs agricoles en Californie est aussi un exemple à suivre. Il poussa les immigrants mexicains à s’organiser pour contraindre les fermiers à améliorer leurs conditions de vie et il inventa sans cessa de nouvelle stratégies pour ne pas recourir à la violence comme les grèves, les marches, ou les grèves de la faim. Son idéal était noble puisque pour lui : «si nous sommes habités par la haine, nous ne pouvons pas faire notre travail. La haine détruit toute la force et l’énergie dont nous avons besoin pour nous organiser.»

 

Comme le dit Betty Williams, une des fondatrices du Peuple pour la paix en Irlande du Nord avec Mairead Corrigan en 1976, «La non violence est l’arme des forts», mais pas les forts que l'on croit puisque ce sont les victimes de la misère et des guerres. Le refus de son mouvement à recourir à la violence ébranla même ses adversaires les plus farouches. Ce mouvement remplissait des taches d’utilité publique pour s’attaquer aux racines de la violence, car Betty Williams et Mairead Corrigan avaient compris que la misère et l’absence d’opportunités égales étaient d’autres causes de la violence. Elles furent aidées pour rouvrir les usines et nourrir les pauvres.

 

Aujourd’hui, la résistance non violente utilise de nouveaux outils comme les téléphones portables, les réseaux sociaux qui permettent d’échanger des informations. Plus que jamais, on lutte pour le respect des droits de l’homme, pour la défense de l’environnement, pour lancer la résistance contre les multinationales et l’aggravation des inégalités, afin de réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

 

Ces mouvements m’inspirent, car ils poussent les gouvernements et les religions à retrouver leur rôle. La non violence permet de livrer un combat sans recourir à la violence qu’elle soit physique et verbale. On ne change pas la société par la force ou un dégagisme qui ne laissera que du vide, mais par le dialogue afin de convaincre plutôt que d’imposer.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Pensées de paroissiens-progressistes

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