Pédophilie dans l'Église : le cardinal Barbarin est relaxé en appel, après sa condamnation en première instance pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs"

Publié le 30 Janvier 2020

francetvinfo avec l’AFP nous montre que le cardinal Philippe Barbarin a été relaxé, jeudi 30 janvier, en appel, du chef de "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs" pour lequel il avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis, le 7 mars 2019. "Cette injustice est aujourd'hui réparée (...) le cardinal Barbarin est innocent", s'est félicité l'un de ses avocats, Jean-Félix Luciani, après le rendu de l'arrêt de la cour d'appel.

 

En première instance, les juges avaient estimé qu'en ne dénonçant pas à la justice les actes qui lui avaient été rapportés par une victime en 2014, Philippe Barbarin avait choisi de "préserver l'institution". Le primat des Gaules en titre, dont le pape a refusé la démission, avait immédiatement interjeté appel, ne s'estimant pas coupable devant la justice des hommes – il avait en revanche demandé "pardon pour [ses] propres fautes" lors d'une messe. "Je n'ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles", a toujours dit le prélat, tandis que les victimes dénonçaient une "omerta" dictée par le Vatican.

 

Lors du procès en appel fin novembre, l'avocat général Joël Sollier avait réclamé la relaxe, dissociant le "cas individuel" du cardinal Barbarin et les "fautes morales et pénales" commises par l'Église catholique face à la pédocriminalité dans ses rangs. La cour d’appel a considéré, en revanche, qu’on ne pouvait rien reprocher au cardinal après 2014, quand une victime de PreynatAlexandre Hezez – l’a contacté, car celle-ci était en mesure de porter plainte par elle-même, à l’instar de toutes les autres, ce qu’elles ont fait au final.

 

«Il y a forcément un sentiment de déception fort mais la décision n’est pas tendre non plus avec le cardinal Barbarin», a réagi Me Jean Boudot, l’un des avocats des parties civiles, qui compte «rediscuter», devant la Cour de cassation, de la prescription des faits de 2010. Et d’ajouter : «Pour la relaxe sur les faits postérieurs à 2013, la décision de la cour est une décision extrêmement originale, qui vient dire en réalité qu’on n’a pas obligation de dénoncer des violences sexuelles sur mineur une fois que le mineur est devenu majeur. Á ma connaissance, c’est la première fois qu’une cour d’appel rend une décision de ce type-là [qui] paraît complètement incohérente.» «Je ne crois pas qu’il faille regretter tout ce qui a été engagé», a commenté de son côté l’un des plaignants, François Devaux, président de l’association La Parole libérée, pour qui ce scandale a conduit l’Église à se remettre en cause (https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/30/le-cardinal-barbarin-relaxe-en-appel-de-non-denonciation-d-agressions-sexuelles-sur-mineurs_6027811_3224.html).

 

Le cardinal Philippe Barbarin, a annoncé lors d'une conférence de presse dans l'après-midi qu'il remettrait une nouvelle fois sa démission au pape (https://www.bfmtv.com/societe/relaxe-en-appel-le-cardinal-barbarin-va-de-nouveau-presenter-sa-demission-au-pape-1849766.html).

 

Malgré cela, les parties civiles au procès en appel du cardinal Philippe Barbarin, relaxé ce jeudi à Lyon pour ses silences sur les abus sexuels d'un prêtre, ont annoncé un pourvoi en cassation. "Le pourvoi est fait", a déclaré à l'AFP Me Jean Boudot, le jugeant "évident" après une décision de la cour d'appel, selon lui, "totalement originale" au regard de la jurisprudence. "L'interprétation faite par la cour d'appel nous paraît complètement contestable en droit", a-t-il insisté. "Ce pourvoi ne portera certes que sur les intérêts civils mais pour répondre là-dessus, la Cour de cassation devra dire si le droit a été correctement appliqué par la cour d'appel de Lyon", a fait valoir Me Boudot. À défaut de nouveau jugement sur le fond, les parties civiles espèrent ainsi remporter une "victoire de principe" qui leur suffirait car "on s'en fiche au final que Barbarin soit condamné à six mois de prison ou pas", souligne l'avocat (https://www.bfmtv.com/police-justice/relaxe-en-appel-du-cardinal-barbarin-les-parties-civiles-annoncent-un-pourvoi-en-cassation-1849739.html#xtor=AL-68).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église, #Actualités

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article