Église italienne : pas d'enquête sur la pédophilie comme celle qui a eu lieu en France

Publié le 15 Octobre 2021

catt.ch nous montre ce vendredi 15 octobre 2021 que dans ces heures, une collecte de signatures a commencé sur change.org visant à demander à la Conférence épiscopale italienne de poursuivre dans la voie suivie par d'autres épiscopats dans le monde sur la pédophilie. En effet, ces derniers jours, un rapport sur l'Église en France a été publié, commandé par l'épiscopat français qui a mis en évidence une estimation très élevée des cas d'abus au cours des 70 dernières années. D'autres épiscopats ont été confrontés à des analyses similaires (États-Unis, Australie, Irlande, Allemagne, Autriche, Belgique) et bientôt aussi la Suisse comme le souhaite Mgr. Bonnemain, l’évêque de Coire et membre de la commission sur les abus sexuels dans le contexte ecclésial de la conférence épiscopale suisse, car elle est prête vu qu’elle «déjà les contrats à signer» avec une institution académique appropriée et des chercheurs prêts à faire ce travail (https://www.catt.ch/newsi/il-vescovo-di-coira-spero-che-unindagine-sugli-abusi-come-quella-francese-inizi-in-svizzera-entro-la-fine-del-2021/).

 

Le cardinal président de la Conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, a répondu à l'initiative, déclarant que cette proposition de la collecte de signatures n'est pas la voie à suivre. "Il est dangereux d'affronter le fléau de la pédophilie sur la base de statistiques", "la connaissance du phénomène, à mon avis, doit se faire scientifiquement, pas pour des enquêtes". «Nous - explique l'archevêque de Pérouse - avons fait la chose la plus importante pour le moment : s'il y a une rivière qui sort, des remblais sont mis en place. Et nous faisons, en accord avec le Saint-Siège, un travail très important de prévention, de surveillance dans les diocèses, d'experts qui évaluent immédiatement les cas». Bref, l'Église en Italie essaie de prendre une autre voie. De leur côté, ceux qui ont lancé la pétition en ligne demandent une enquête indépendante, à l'image de celle qui a eu lieu dans d'autres pays.

 

Les initiateurs de la pétition soulignent qu'il y a eu plus de 200 000 victimes en Italie en 70 ans en se fondant sur les résultats des travaux de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église catholique, mandatée par la Conférence épiscopale de France et demandent «donc à la présidence de la Conférence épiscopale italienne de faire procéder dans les plus brefs délais à une enquête similaire à celle de la France auprès d'un organisme tout aussi réputé et indépendant. Notre confiance dans notre Église, qui a été secouée par des scandales, a besoin de cette démarche», disent-ils (https://www.rainews.it/tgr/tagesschau/articoli/2021/10/tag-erzbischof-gualtiero-bassetti-italienische-Bischofskonferenz-petition-change-org-sexueller-missbrauch-in-der-kirche-in-italien-aufklaeren-1b90e9e2-38ff-408d-9451-f81e867d2e66.html).

 

Enfin, suite à la publication d'un rapport sur les abus ecclésiastiques en France, un assouplissement du secret confessionnel est actuellement en discussion. Le cardinal de la curie Mauro Piacenza explique "Le sacrement de réconciliation, puisqu'il s'agit d'un acte de pratique religieuse", ne doit "pas être confondu avec une séance psychologique ou une sorte de conseil", tout en ajoutant la confession doit être «protégée en tant que sacrement au nom de la liberté religieuse», et toute ingérence «doit être considérée comme illégale et une violation de la liberté de conscience», puisque le secret confessionnel n'est «pas une obligation imposée de l'extérieur», mais «une exigence intrinsèque du sacrement». En tant que tel, il ne peut même pas être résolu par le confesseur lui-même, selon Piacenza. Selon Piacenza, cependant, cela ne signifie pas qu'un aumônier confessionnel "ne prévient pas d'urgence un mineur de signaler lui-même l'abus à ses parents, aux éducateurs et à la police" (https://www.katholisch.de/artikel/31633-kurienkardinal-beichtgeheimnis-ist-mehr-als-schweigepflicht).

 

Mgr Mauro Piacenza n’est pas à une contradiction près, car il signale qu’on ne peut pas briser le secret de la confession, mais il peut pousser la victime à signaler de tels crimes, même s'il en prend connaissance lors de la confession. Le sacrement voulu par Dieu a le droit à quelques exceptions.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article