Dans un livre, le pape François se dit aussi "pécheur" qu'un détenu

Publié le 10 Janvier 2016

Comme nous le montre ouest-france.fr, periodistadigital.com, NCR.online.org et BBC.com dans leurs articles du dimanche 10 janvier 2016, le pape François affirme se sentir aussi "pécheur" que les détenus condamnés à la prison, dans un premier livre d'entretiens au ton très personnel à paraître mardi.

"Le pape est un homme qui a besoin de la miséricorde de Dieu», insiste Jorge Bergoglio dans cet ouvrage, intitulé "Le nom de Dieu est miséricorde", qui sort mardi chez 21 maisons d'éditions dans 86 pays. Il fonde souvent ses pensées sur les paraboles offertes par Jésus, même en disant une fois : "Nous devons revenir à l'Évangile."

Dans cette vaste et grave réflexion sur le pardon que Dieu accorde aux hommes, thème central du Jubilé de la miséricorde lancé le 8 décembre, le pontife argentin affirme que "l'Église condamne le péché parce qu'elle doit dire la vérité : ceci est un péché. Mais en même temps, elle embrasse le pécheur qui se reconnaît tel". "J'espère que le Jubilé fera émerger le visage d'une Église qui redécouvre le ventre maternel de la miséricorde", explique-t-il dans des extraits du livre diffusés par l'éditeur français Laffont.

"Une Église en sortie (...), hôpital de campagne, qui a pour caractéristique de naître là où on se bat. Pas une structure solide, pourvue de tout. (...) Une structure mobile, de sauvetage, d'intervention rapide (...) On y pratique la médecine d'urgence, non les check-up spécialisés !", insiste-t-il.

Le pape parle aussi de la nécessité pour les prêtres d'être de bons confesseurs, en disant que beaucoup de gens ces jours-ci iront vers des devins ou des diseurs de bonne aventure dans l'espoir que quelqu'un va les écouter. Le pape François poursuivant sur la confession, parle des avantages du pardon, tout en avertissant les prêtres d'un "excès de curiosité" sur les questions sexuelles. Il parle aussi de prêtres demandant des pots de vin en échange d'une confession. Il leur conseille d'"écouter avec tendresse".

Parlant plus spécifiquement des soi-disant "spécialistes de la loi", le pape les désigne plus clairement. "Je dirai qu'il y a souvent une sorte d'hypocrisie en eux, une adhésion formelle à la loi qui cache des blessures très profondes", déclare le pape François. "Jésus utilise des mots difficiles, il les définit comme des "sépulcres blanchis" qui apparaissent comme des dévots de l'extérieur, mais à l'intérieur, à l'intérieur ce sont des hypocrites...." "Ce sont les hommes qui vivent attachés à la lettre de la loi mais qui négligent l'amour, des hommes qui ne savent que fermer des portes et dessiner des frontières", dit le pape.

Le pape François écrit aussi fortement contre la peine de mort, et sur la nécessité d'aider les anciens prisonniers à se réintégrer dans la société, de sorte qu'ils ne soient pas laissés en marge. Interrogé par le vaticaniste italien Andrea Tornielli, le pape revient sur sa "relation spéciale" avec les détenus, lui qui se rend régulièrement en visite dans des prisons. "J'ai toujours été très attaché à eux, justement à cause de la conscience que j'ai d'être un pécheur. Chaque fois que je franchis le seuil d'une prison, je me demande toujours : pourquoi eux et pas moi ? Je devrais être ici, je mériterais d'y être. Leurs chutes auraient pu être les miennes, je ne me sens pas meilleur que ceux qui sont en face de moi ", explique-t-il.

Le pape affirme ressentir lui-même que "la honte est une grâce : quand on ressent la miséricorde de Dieu, on a vraiment honte de soi-même. Malgré toute notre histoire faite de misère et de péché, Dieu nous reste fidèle et nous élève". Pour Jorge Bergoglio, cette honte de celui qui reconnaît «que ce à quoi il adhère est erroné» lui permet en effet de ne pas sombrer dans la tentation du "corrompu", qui "se lasse de demander pardon et finit par croire qu'il ne doit plus le demander".

Sur chaque page vibre son désir d'atteindre toutes les âmes au sein et en dehors de l'Église qui cherchent à donner un sens à leur vie, un chemin de paix et de réconciliation, un remède pour les blessures physiques et spirituelles. La première est que l'humanité agitée et souffrante demande à être accueillie, et non rejetée : parmi elle se trouve les pauvres et les marginalisés, les prisonniers et les prostituées, mais aussi ceux qui sont désorientés et ceux qui vivent loin de la foi, les homosexuels (pour lesquels le pape dit qu'ils "doivent être traités avec délicatesse et ne pas être marginalisés" et qu'ils "ne devraient pas être définis uniquement par leurs tendances sexuelles") et les divorcés remariés (il souhaite que l'Église montrent plus de compassion pour les catholiques divorcés remariés qui sont donc interdits de recevoir la communion).

"Prendre soin des parias et des pécheurs ne signifie pas laisser les loups attaquer le troupeau", nous dit le pape. "Cela signifie d'essayer d'atteindre tout le monde en partageant l'expérience de la miséricorde, que nous avons vécu, sans jamais céder à la tentation du sentiment que nous sommes juste ou parfait."

Ce souci d'aller vers ceux qui se sentent marginalisés est un véritable souci du pape François et à travers le livre "Le nom de Dieu est miséricorde", il souhaite donner la miséricorde à tous et plus particulièrement ceux qui sont pêcheurs comme lui, en revenant à la base l'Évangile.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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