Le Renouveau Charismatique fête ses 50 ans sur un bilan peu enviable
Publié le 2 Juin 2017
L’anniversaire du mouvement est célébré à Rome du 31 mai au 4 juin. Moments forts de ces célébrations : une veillé de prière samedi soir au Cirque Maxime, en présence du pape et la messe de Pentecôte dimanche matin, Place Saint Pierre. Quelque 30 000 participants, représentant près de 130 pays, seront présent ce week-end, à l’occasion de cet événement organisé par l’ICCRS, -Services internationaux du Renouveau charismatique catholique-, et par la Fraternité catholique, Catholic Fraternity.
Mais en 50 ans qu’a donné le RC à l’Église ? Pas grand-chose. Il faut dire que pour les charismatiques, l'action sociale de l'Église doit se cantonner à la charité. Cette religion qui ne touche pas au statut quo, qui ne cherche pas à transformer la société, est très bien vue par la classe dominante et par les politiques traditionnels. Les laissés-pour-compte de la société rejettent cette image de statu quo véhiculée par l'Église et cela explique pourquoi le recrutement du RC se fait dans la jeunesse bourgeoise. Les gourous de ces groupes comme on peut le voir au Brésil ne sont pas parmi les pauvres, mais à la table de l’élite.
Derrière une liturgie moderne, rythmée et émotionnelle, ils prônent en réalité des valeurs très conservatrices comme on a pu le voir en France et en Espagne, dans les mouvements contre le mariage gay et l’avortement. Porteur d'une vision plus mystique (notamment dans la dévotion à Marie) et moins politisée de la religion, ils ne peuvent que plaire à la hiérarchie. Les charismatiques s'appuient principalement sur une lecture littérale de la Bible. Certaines de ses pratiques sont calquées sur les méthodes des milieux évangéliques, comme l'animation de messes conçues comme de véritables «shows». Ils utilisent tous les moyens médiatiques entre leurs mains que sont les réseaux sociaux, la télévision, les radios, et le Web pour faire du prosélytisme recentré sur le spirituel, sans démarche sociale et politique.
Le résultat n’est pas fameux puisque le RC n'a pas permis d'apporter une solution à la désaffection des catholiques occidentaux quant à la pratique religieuse ni à la crise des vocations chez les prêtres depuis Vatican II. Un choix plus rigoureux doit être fait que celui de cette religion cosmétique prônée par le RC : valoriser la spiritualité plus que la religiosité, plus des communautés ecclésiales faisant vivre leur paroisse que la réduction des paroisses, plus l’option préférentielle pour les pauvres que les messes-show, plus l’enseignement de Jésus que le moralisme.
Merci !