Publié le 13 Mai 2023
Bruce de Galzain de Radio France nous montre dans francetvinfo.fr dans son article du vendredi 12 mai 2023 que les Italiens ne font plus assez d'enfants pour renouveler les générations. La troisième édition des états généraux de la natalité s'est tenue vendredi 12 mai à Rome (Italie), avec comme objectif de repasser au-dessus des 500 000 naissances par an dans 10 ans contre moins de 400 000 l'an dernier. Très applaudis et tous deux de blanc vêtus, le pape François et Giorgia Meloni sont venus défendre et encourager les familles.
Dans ce monde inquiétant et incertain, selon lui, qui estime que seuls les riches peuvent faire des enfants, le pape François explique, devant les responsables politiques et économiques qui assistent à ces états généraux, qu'il faut retrouver l'espérance et pas un simple optimisme. Mais c'est aussi aux politiques de donner une vision. "Des politiques à long terme sont nécessaires, a expliqué le pape. Il faut aborder le problème ensemble, sans barrières idéologiques ni positions préconçues. Il faut changer de mentalité : la famille ne fait pas partie du problème, mais de sa solution. C'est pourquoi je me demande si quelqu'un peut regarder vers l'avenir avec le courage de parier sur les familles, sur les enfants, sur les jeunes ?"
Giorgia Meloni fait ce pari, c'est même sa priorité absolue, dit-elle. C'est d'ailleurs elle, la présidente du Conseil italien, et non le pape, qui parle de famille traditionnelle où être père n'est pas démodé et être mère est une valeur sociale. "Pendant des décennies, la culture dominante nous a dit le contraire, il est temps d'inverser la tendance, a lancé Giorgia Meloni durant ces États généraux. Nous voulons une nation dans laquelle il n'est pas scandaleux de dire qu’au-delà des choix personnels légitimes, nous sommes tous nés d'un homme et d'une femme, que la maternité n'est pas à vendre, que les utérus ne sont pas à louer et que les enfants ne sont pas des produits en vente libre que l'on peut choisir comme au supermarché".
Le pape, lui, a estimé que la natalité et l'accueil des migrants, notamment, ne devraient jamais être opposés l'un à l'autre. Il a aussi évoqué la difficulté de planifier l'avenir dans un contexte de salaires bas et de loyers élevés en Italie, troisième économie de la zone euro, dont la population vieillit et où de nombreux jeunes peinent à trouver un emploi stable à temps plein. "Nous devons préparer un terrain fertile pour qu'un nouveau printemps fleurisse et laisser cet hiver démographique derrière nous", a déclaré François, appelant à des "politiques tournées vers l'avenir". "Relancer la natalité signifie réparer les formes d'exclusion sociale qui affectent les jeunes et leur avenir", a-t-il ajouté. "Avez-vous déjà imaginé un monde sans bébés?". La question provocatrice est utilisée dans la publicité pour la conférence, organisée par la Fondation pour la natalité, un groupe lié à des associations catholiques qui défendent les familles (https://www.bfmtv.com/societe/religions/un-hiver-demographique-le-pape-francois-s-inquiete-de-la-faible-natalite-en-italie_AN-202305120672.html).
Les orateurs de la conférence ont pour la plupart évité les questions les plus controversées soulevées par le déclin démographique de l'Italie, telles que l'avortement, les mères porteuses ou les migrations de masse. Ils se sont concentrés principalement sur des solutions telles que l'aide sociale, l'augmentation des services de garde d'enfants et les allègements fiscaux. Néanmoins, le ministre de l'Agriculture Francesco Lollobrigida, figure clé du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FDI) de Giorgia Meloni, a noté jeudi lors de la conférence que la question de la natalité était préoccupante, "parce que nous voulons sauvegarder la culture, les langues de l'Italie". Il a nié que cela ait quoi que ce soit "à voir avec la race", après avoir été critiqué par l'opposition le mois dernier pour avoir mis en garde contre le "remplacement ethnique" de l'Italie par les migrants (https://www.bfmtv.com/societe/religions/un-hiver-demographique-le-pape-francois-s-inquiete-de-la-faible-natalite-en-italie_AN-202305120672.html).
Le pape aurait pu éviter, car la famille traditionnelle n’a rien de traditionnel puisqu’elle est apparue au sein de la classe moyenne des années 1950, dans le cadre de l’après-guerre, et elle n’a fait qu’évoluer au cours des décennies suivantes. De la commercialisation des moyens contraceptifs féminins dans les années 60, à la libération de la sexualité des femmes dans les années 70, à la montée en puissance des divorces et des familles recomposées… Les familles du 20e siècle n’étaient ni plus stables, ni plus continuelles que les nôtres (https://www.mironline.ca/le-mythe-de-la-famille-traditionnelle/).
Merci !