Patrick Hudson nous montre dans son article du mardi 6 août 2024 que Tablet que le cardinal Vincent Nichols s'est joint à d'autres chefs religieux britanniques pour condamner les émeutes à travers le pays comme «une tache sur notre conscience nationale». Dans une lettre au Times publiée le 6 août, ils ont déclaré qu’«une petite minorité a apporté la haine, la violence et le vandalisme dans les villes» au cours de la semaine dernière. Les autres signataires étaient le grand rabbin Sir Ephraim Mervis, l'imam en chef de la société écossaise Ahlul Bayt Sayed Razawi, l'imam Qari Asim qui préside le Conseil consultatif national des mosquées et des imams, et l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby. Dans leur lettre au Times, les chefs religieux ont déclaré : «Chaque citoyen britannique a le droit d’être respecté et la responsabilité de respecter les autres, afin qu’ensemble nous puissions construire une société cohésive et harmonieuse pour tous.» Ils ont salué «les nombreuses personnes qui se sont manifestées pour réparer les dégâts et restaurer leurs quartiers» et se sont engagés à œuvrer «en faveur d’un dialogue constructif et empreint de compassion sur l’immigration et la cohésion sociale». Ils réagissaient aux troubles violents qui avaient commencé lors d'une veillée pour trois jeunes filles assassinées à Southport le 29 juillet.
Peu après la tuerie, de nombreuses fausses théories sur le profil de l’assaillant ont circulé sur les réseaux sociaux. L’auteur présumé de l’attaque, Axel Rudakubana, est un jeune homme de 17 ans originaire de Cardiff. Ses parents sont rwandais de confession chrétienne. Une fausse affirmation selon laquelle le suspect est un demandeur d'asile ou un immigrant musulman devient pourtant virale. Elle est vue au moins 15,7 millions de fois sur les réseaux sociaux, d’après une analyse de l’agence de presse Reuters. Ces fausses nouvelles sont rapidement reprises par une nébuleuse de sites et de comptes affiliés à l’extrême droite, sur X et TikTok. Dès le lendemain de la tuerie, les premiers rassemblements violents s’organisent à Southport et s’étendent au reste du Royaume-Uni les jours suivants. La situation s’embrase. Des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des mosquées sont pris pour cible. Des riverains non-blancs sont pris à partie. Les discours racistes et anti-immigration tenus par certains militants notoires sur les réseaux sociaux attisent les émeutes en cours (https://information.tv5monde.com/international/emeutes-au-royaume-uni-pourquoi-une-telle-poussee-de-violence-2735350).
Le cardinal Nichols et l'archevêque Welby étaient également signataires d'une déclaration des six présidents de Churches Together en Angleterre qui reconnaissaient «la colère ressentie par beaucoup face à ces meurtres insensés» de filles à Southport et «l'anxiété profonde et troublante concernant l'immigration». "Malheureusement, nous avons été témoins d'attaques violentes et racistes et d'intimidations dans nos rues", poursuit le communiqué. «Le racisme n’a pas sa place dans nos rues ou dans la société et ne devrait pas être attisé dans les communautés ou en ligne.» Le responsable des migrants et des réfugiés de la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a déclaré que ceux qui ciblent les migrants faisaient preuve d'un «mépris total des valeurs qui sous-tendent la vie civile de notre pays». Mgr Paul McAleenan, auxiliaire de l'archidiocèse de Westminster a déclaré que ses prières allaient «particulièrement à ceux qui se réfugient dans des hôtels ou se sentent menacés», ajoutant : «Vous êtes aimés et bienvenus ici.» Ce dernier a partagé une prière du père Jonathan Stewart, prêtre du diocèse de Plymouth, demandant la «détermination à travailler pour la réconciliation et la paix au sein de nos communautés».
Sarah Teather, directrice du Service Jésuite des Réfugiés du Royaume-Uni, a appelé le gouvernement à prendre «des mesures urgentes pour garantir la sécurité de toutes les personnes ciblées, y compris les personnes bénéficiant du système d'asile», car «De nombreux réfugiés que nous servons et d’autres membres de nos communautés vivent dans une peur et une insécurité profondes à la suite de ces attaques». Une déclaration de Raymond Friel, directeur général du Réseau d'action sociale Caritas, a condamné «les niveaux de racisme, d'islamophobie et de haine contre ceux qui cherchent refuge dans notre pays » et a félicité ceux qui travaillent «pour réparer et construire la communauté et s'opposer aux forces de division et de haine». À Plymouth, où des groupes de protestation rivaux se sont affrontés lundi soir, les dirigeants de l’Église ont appelé à «la paix et à la réconciliation». Le chanoine Paul Cummins, administrateur du diocèse de Plymouth, a déclaré que le sud-ouest de l'Angleterre avait toujours «offert un lieu de refuge à ceux qui fuyaient la violence et la discrimination». "Nous réaffirmons notre solidarité avec ceux de confessions, de races et de cultures différentes qui ont cherché refuge dans notre diocèse", a-t-il déclaré. "C'est ta maison."
Libération.fr nous montre avec l’AFP (https://www.liberation.fr/international/europe/royaume-uni-apres-les-violences-dextreme-droite-des-manifestations-antiracistes-rassemblent-plusieurs-milliers-de-personnes-20240807_PZJEHVNVLVCGNKMHLQLANN2S6A/) dans leur article du mercredi 7 août 2024 la solidarité après la haine. Depuis le début de la journée, les forces de l’ordre craignaient des dizaines de nouvelles manifestations racistes et islamophobes, et de possibles éruptions de violence, notamment contre des mosquées et des hôtels hébergeant des migrants. Mais en début de soirée, ce sont surtout des rassemblements de militants antiracistes qui se sont formés dans plusieurs villes comme dans le nord de Londres, où une manifestation d’extrême droite était crainte dans le quartier de Walthamstow, ils étaient plusieurs milliers de personnes, à Birmingham (centre), des centaines de personnes se sont rassemblées devant un centre d’aide aux migrants. D’autres manifestations étaient organisées à Bristol (ouest), à Liverpool (nord) aux abords du bâtiment d’une association d’aide aux demandeurs d’asile, à Brighton (sud), Sheffield (nord), Newcastle (nord) ou encore Oxford (centre). Quelques tensions ont toutefois éclaté sporadiquement, comme à Aldershot (sud) où l’agence PA rapporte que la police a dû séparer des militants antiracistes et un autre groupe de personnes qui criaient «Arrêtez les bateaux», en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni en traversant la Manche sur des bateaux pneumatiques.
Ces rassemblements se tiennent sous une forte présence policière, alors que les autorités ont multiplié les mises en garde et prévenu que les émeutiers risquaient gros pour tenter de décourager de nouvelles démonstrations de violence. Plus de 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts la semaine dernière, et plus de 120 personnes ont été inculpées, selon le parquet. Les premières condamnations sont également tombées. «Voilà l’action rapide que nous prenons», s’est félicité sur X le Premier ministre Keir Starmer, qui multiplie les messages de fermeté face aux casseurs. Le chef de la police antiterroriste Matt Jukes a prévenu que les autorités n’excluaient pas d’avoir recours à la législation antiterroriste face à certaines violences. Le gouvernement a indiqué qu’une «armée» de réserve comptant au total 6000 policiers spécialisés dans le maintien de l’ordre serait sur pied cette semaine et que 567 places de prison seraient disponibles pour incarcérer les fauteurs de troubles. Un sondage Savanta publié mercredi montre que 67 % des Britanniques s’inquiètent de la montée de l’extrême droite. Selon un autre sondage publié par YouGov, l’immigration est le principal défi posé au pays pour 51 % des personnes interrogées, en hausse de 10 points en trois semaines et à un niveau inédit depuis près de 10 ans.
Et ce jeudi 8 août, le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé, jeudi 8 août, à ne pas "relâcher" les efforts contre les violences d'extrême droite qui secouent le Royaume-Uni depuis une semaine, au lendemain d'une spectaculaire accalmie, marquée par des manifestations antiracistes pacifiques. Si la soirée de mercredi s'est passée "bien mieux qu'attendu", "nous n'allons pas abandonner nos efforts", a-t-il poursuivi, martelant son message de fermeté, après avoir visité une mosquée à Solihull. De son côté, le maire de Londres, Sadiq Khan, a remercié dans un message sur X ceux qui ont manifesté pacifiquement pour montrer que la capitale est "unie contre le racisme et l'islamophobie" (https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/royaume-uni-apres-une-nuit-plus-calme-le-premier-ministre-keir-starmer-appelle-a-ne-pas-se-relacher-contre-les-violences-racistes_6714411.html).
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