Publié le 18 Avril 2023

NCRonline.org nous montre ce mardi 18 avril 2023 que la commission de sauvegarde du pape, qui s'apprête à emménager dans un palais aux plafonds décorés de fresques dans le centre historique de Rome, ne doit pas être simplement engagée dans les "relations publiques", mais devenir un refuge pour ceux qui sont maltraités par le clergé et réduits au silence par l'Église, a déclaré le grand expert en sauvegarde, le père jésuite Hans Zöllner.

 

S'adressant aux journalistes le 17 avril au sujet de sa décision de quitter la Commission pontificale pour la protection des mineurs, Zöllner a exprimé son espoir que le nouveau siège de la commission poussera la commission à prendre au sérieux les principes de "transparence, conformité et responsabilité", dont l'absence il a cité comme raison de son départ. Le nouveau centre doit être "un point central de rencontres avec des victimes du monde entier", a-t-il déclaré. "C'est ce que les gens recherchent." Après près de 10 ans de service au sein de l'organe consultatif du pape, Zöllner a déclaré que "c'est une impression continue de la part des victimes qu'elles ne sont pas écoutées", et sans nommer d'individus, il a dit qu'il y a des gens dans l'église, qui "pour des raisons personnelles ou émotionnelles, créer des obstacles"  dans la lutte contre les abus. Zöllner a cité des "problèmes structurels et pratiques" avec la commission dans un communiqué publié le 29 mars, date à laquelle sa démission a été rendue publique.

 

Actuellement, une vingtaine de membres siègent à la commission, dont la tâche, selon le pape François lors de sa création, est de le conseiller sur "les initiatives les plus opportunes pour protéger les mineurs et les adultes vulnérables" et "de promouvoir la responsabilité locale dans les Églises particulières". Lors de la conférence de presse, Zöllner a fait référence aux changements "plutôt intenses" de ces derniers mois qui ont conduit à un manque de transparence dans la sélection des membres de la commission et ont rendu leur rôle au sein de la commission peu clair. Les membres de la commission, a déclaré Zöllner, ne proposaient plus de projets mais se voyaient simplement attribuer des tâches, brouillant les lignes de responsabilité des membres, du personnel et des experts universitaires de la commission. "Si on ne sait pas de quoi ils sont responsables" ou "à qui ils rendent compte et sur quels critères, cela laisse les gens confus", a-t-il déclaré. "Cela a créé des difficultés non seulement en termes de conformité - comment nous pouvons suivre des règles claires - mais aussi de transparence." Lorsque ces principes sont menacés, "la porte aux abus et à la dissimulation s'ouvre", a-t-il déclaré.

 

Zöllner a déclaré qu'il y avait déjà des problèmes avant que le pape François ne place la commission au sein du Dicastère pour la doctrine de la foi en juin 2022, mais près d'un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle organisation, il a déclaré qu'il ne comprenait toujours pas comment les deux organes sont censés fonctionner ensemble. Il a également précisé que sa démission n'avait pas pour but d'attaquer personnellement qui que ce soit ou d'entraver le travail de la commission, qu'il a qualifié de "succès en soi et de grande idée du pape François" et qui a une "valeur intrinsèque". "J'ai vu de mes propres yeux comment le pape François prend son temps et écoute les victimes, et il est un exemple de l'attitude que l'Église doit avoir", y compris ses évêques, son clergé et ses laïcs qui "ne veulent pas toujours écouter."

 

En tant que directeur de l'Institut d'anthropologie : études interdisciplinaires sur la dignité humaine et les soins à l'Université pontificale grégorienne de Rome, Zöllner a déclaré qu'il restait optimiste quant aux efforts de lutte contre les abus dans l'Église et "a toujours eu l'impression que l'engagement envers la vraie justice et la prévention augmente." Pourtant, il a reconnu que "de nombreuses victimes n'attendent plus rien" de l'église. Pourtant, il y en a d'autres qui espèrent "ne rencontrer qu'une seule fois le visage humain de l'Église". "Pour moi, la plus grande douleur est qu'ils ne le trouvent pas", a-t-il déclaré. "Si l'Église ne sert pas les derniers, les oubliés, les blessés, alors cela n'a aucun sens."

 

Enfin, on apprend que l'étude sur les abus pour l'archidiocèse de Fribourg a été publiée : elle pèse lourdement sur l'ancien archevêque et président du DBK Robert Zollitsch et son prédécesseur Oskar Saier. Depuis 1945, il y a eu plus de 250 auteurs possibles et 540 victimes (https://www.katholisch.de/artikel/44599-freiburger-missbrauchsstudie-belastet-zollitsch-und-saier-schwer).

 

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Publié le 17 Avril 2023

"Nous avons demandé pardon pour ce grand péché et nous continuerons à le demander. Mais il ne suffit pas de demander pardon, nous voulons que ce fléau disparaisse de notre société". Le président de la CEE, Juan José Omella, a de nouveau présenté ses excuses pour la pédophilie cléricale, lors de son discours d'ouverture de l'Assemblée plénière de printemps, qui a débuté ce matin à Madrid comme le montre Jesús Bastante dans religiondigital.org. À la table présidentielle, à côté de lui, les cardinaux Osoro, Rouco, Cañizares et Bocos. Ricardo Blázquez a été manquant, se remettant d'une maladie récente. De part et d'autre, le secrétaire général de la CEE, César García Magán; et le nonce, Bernardito Auza.

 

Dans un discours dense, le cardinal de Barcelone a tenu à réitérer "notre humble et sincère demande de pardon aux victimes", ainsi que son engagement pour la protection des mineurs et la prévention des abus. «Unis en tant qu'Église, nous voulons continuer à lutter contre les abus dans toute la société», a-t-il déclaré, assurant la collaboration «avec les juges, le parquet et le médiateur, fournissant toutes les informations dont nous disposons et activant nos protocoles». "L'Église veut mener la lutte contre ce fléau qui touche un enfant sur cinq en Europe", a insisté Omella, ajoutant que, "sans nous dérober à aucune de nos propres responsabilités, nous regrettons que pour l'instant ce sujet douloureux ne soit pas abordé dans sa dimension globale et qui insiste pour analyser ce drame exclusivement dans la sphère de l'Église". Une façon de minimiser les cas de pédophilie cléricale en Espagne. «L'Église confesse son péché, mais dénonce que ce même fait, qui touche de nombreux autres secteurs de la société, n'est pas exposé, pour chercher entre tous une solution qui couvre toute l'étendue de ce problème social», a-t-il souligné. On confesse, mais on demande de regarder ailleurs, ce qui peut poser question sur le pardon de l’Église espagnole sur les abus.

 

Une belle déception car l’Église ne veut pas réagir les abus en son sein, elle veut détourner le problème sur la société toute entière, s’alignant sur ce que pense la majorité des évêques espagnols et laissant l'évêque de Bilbao, Joseba Segura seul, car il veut plus que des demandes de pardon contre les abus, que les évêques soient à la recherche de la vérité, et il ne veut pas que les victimes se taisent comme le montre aussi José Manuel Vidal dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/rumores_de_angeles/jerarquia-Iglesia-plaga-abusos-clero-Omella_7_2551914798.html), car dans son discours l'archevêque de Barcelone a tout sauf été inspiré en posant un diagnostic du "monde turbulent" dans lequel nous vivons où tout est noir, très noir. Selon lui, il faut profiter "du désir croissant de Dieu chez nos contemporains". Car, selon lui, la sécularisation galopante qui a commencé dans les villes et, de là, atteint le monde rural, touche à sa fin, car «le désir de Dieu se fait jour dans les villes». Et il donne en exemple le nombre croissant d'adultes qui se font baptiser sans pour autant donner de chiffres, ce qui biaise son propos. Pour profiter de «désir de Dieu» urbain qui ne semble pas aussi visible, Omella propose à travers une Église qui écoute et le témoignage joyeux de ses membres, et avec «des prêtres au service du peuple», mais pas au service des victimes d’abus sexuels. Une vision cléricale de l’évangélisation qui a fait son temps avec son «armée» de prêtres serviables, de catholiques à l'écoute et de laïcs engagés.

 

Et ces principes sont toujours les mêmes : Défense de la famille, défense fermée de la gratuité scolaire (avec chèque scolaire inclus : une vieille revendication des conservateurs) et défense de la vie au début (pas d'avortement) et à la fin (pas l'euthanasie), bien que cette section comprenne également la défense des immigrés, des personnes souffrant de maladie mentale ou des personnes âgées. Cependant, Omella ne prononce pas une seule mention des acquis de la gauche pour les laissés-pour-compte dans ce pays, du salaire minimum à la prochaine loi logement. Avec un tel discours, l’échec est complet, car la question des abus ne semble pas être le principal souci de l’Église en Espagne.

 

Comment la société peut avoir confiance quant elle voit Église réticente à admettre son "crime", alors que c'est l'une des Églises nationales qui a mis le plus de temps à assumer ce fléau et à s'en excuser. Quand les enquêtes sont en cours, parce que la société les a presque forcés à le faire. Quand les gens ne croient toujours pas que le repentir est sincère et que l'Église est prête à bien dire qu’elle va s’attaquer à ses pédophiles, à accompagner, aider et indemniser les victimes. Le doute est permis et la société n’a pas de leçon à recevoir de l’Église.

 

Pourtant, le nonce pontifical Bernardito Auza un peu naïf a demandé aux évêques d'approuver l'instruction de la CEE sur les abus sexuels (dont personne n'avait parlé jusqu'à présent, soit dit en passant), qui "sera d'une aide énorme aux Diocèses et aux Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique, dans la lutte contre un crime aussi abominable, et pour donner la solution la plus juste possible aux cas existants". "Ce sera aussi  une preuve supplémentaire de la détermination de toute l'Église en Espagne dans ce domaine très douloureux,  et qu'elle pourrait servir à d'autres institutions dans leur propre lutte contre les abus sexuels sur les mineurs et les personnes vulnérables", a-t-il ajouté (https://www.religiondigital.org/espana/Bernardito-Auza-Instruccion-pastoral-Espana-abusos-fiscalidad-icio-visita-apostolica-seminarios_0_2551844800.html). Cependant, rien dans le discours du cardinal Omella ne vient en faveur d’un tel projet de lutte envers les abus. Il serait grand temps que le pape intervienne.

 

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Publié le 16 Avril 2023

katholisch.de nous montre que le pape François défendu son prédécesseur Jean-Paul II contre de graves accusations en rapport avec "l'affaire Orlandi" qui ont été faite à Rome cette semaine. La commémoration du chef de l'Église, décédé en 2005, est "exposée à une hostilité injustifiée ces jours-ci", a déclaré le pape François dimanche lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre. Il n'a pas commenté le contenu de la critique.

 

La semaine dernière, des accusations contre le pape Jean-Paul II (1978-2005) ont été soulevées dans une affaire criminelle présumée qui a commencé il y a 40 ans au Vatican : À cette époque, Emanuela Orlandi, 15 ans, fille d'un employé du Vatican, a disparu. Depuis lors, il y a eu des rumeurs et des théories du complot, plus récemment dans une série Netflix : Il s'agit d'enlèvements, de chantage, d'implication de la mafia ou de fêtes du sexe et de la drogue au Vatican. Le parquet italien a enquêté à plusieurs reprises et les poursuites ont été abandonnées pour la dernière fois en octobre 2015 sans résultat (https://www.katholisch.de/artikel/44577-mafia-und-missbrauch-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-im-fall-orlandi). Le procureur du Vatican, Alessandro Diddi, a récemment rouvert le dossier à la demande du pape François et a entendu le frère de la disparue, Pietro Orlandi.

Depuis 40 ans, la disparition de la vaticane Emanuela Orlandi inquiète. Dans les programmes télévisés et les articles de journaux, toute une nation est fascinée par la moindre information sur l'une des affaires criminelles les plus déroutantes de l'histoire italienne. Au centre de l'attention : Pietro Orlandi, le grand frère d'Emanuela. L’homme de 66 ans a été la dernière de la famille à voir Emanuela avant sa disparition. Il milite pour la sensibilisation du public depuis des décennies. Or, aux yeux de beaucoup de compatriotes et surtout d'ecclésiastiques, le Romain a dépassé le cap. Une bataille pour la souveraineté de l'interprétation a éclaté entre lui, son avocat et le Vatican (https://www.katholisch.de/artikel/44577-mafia-und-missbrauch-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-im-fall-orlandi). Dans une émission de télévision italienne, il a mis Jean-Paul II aux abords du crime organisé et de la pédophilie.

 

Bien que l'avocate d'Orlandi, Laura Sgro, ait rapidement fait marche arrière et souligné qu'il n'était pas prévu de faire des allégations contre qui que ce soit, l'indignation a rapidement suivi. Le premier à prendre la parole fut l'ancien secrétaire particulier de Jean-Paul II, le cardinal Stanislaw Dziwisz. Il a parlé d'"insinuations honteuses", "fausses du début à la fin, irréalistes, ridicules jusqu'à la comédie". Dans l'affaire Orlandi, Jean-Paul II a agi dès le départ et n'a rien caché (https://www.katholisch.de/artikel/44577-mafia-und-missbrauch-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-im-fall-orlandi). 

 

Le directeur des médias du Vatican, par ailleurs plutôt silencieux, Andrea Tornielli, a publié un plaidoyer brûlant pour le pape, décédé en 2005. Sur environ une page A4, il s'adresse directement au lecteur, comparant le pape à un parent décédé bien connu et respecté; demande comment ils se sentiraient si leur "père ou grand-père" était accusé à la télévision de sortir la nuit et d'agresser des filles mineures avec des "camarades de jeux"Tornielli dénonce le manque de preuves et de preuves circonstancielles de ces déclarations et parle d'un "massacre médiatique" qui "fait mal au cœur de millions de croyants comme de non-croyants". Chacun doit répondre de ses crimes, "mais personne ne mérite d'être ainsi calomnié" (https://www.katholisch.de/artikel/44577-mafia-und-missbrauch-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-im-fall-orlandi).

 

Le Vatican et ses médias ont de nouveau été bouleversés lorsque l'avocate d'Orlandi a plaidé le secret professionnel et est restée silencieuse lors d'une réunion avec le procureur du Vatican samedi, où elle aurait pu présenter des preuves des graves accusations. L'avocat "a demandé publiquement à plusieurs reprises" la rencontre, selon un communiqué du porte-parole du Vatican, Matteo Bruni. Les médias du Vatican ont qualifié leur silence d'«inattendu et surprenant». Le chef de l'autorité des communications, Paolo Ruffini, a également défendu le reportage de son entreprise contre les allégations de l'avocate. Elle avait déclaré qu'un titre choisi par Vatican News ("Accusations contre Wojtyla. Pietro Orlandi et l'avocat Sgro refusent de nommer") était erroné (https://www.katholisch.de/artikel/44577-mafia-und-missbrauch-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-im-fall-orlandi).

 

Alors on peut comprendre que le pape Jean-Paul II a reçu le soutien de la plus haute autorité du Vatican.

 

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Publié le 15 Avril 2023

katholisch.de nous montre ce samedi 15 avril 2023 qu’après la conclusion des délibérations continentales du synode mondial sur la synodalité, les résumés des sept réunions continentales sont disponibles depuis samedi. Le document final européen est daté de la fin de la rencontre continentale de Prague (11 février 2023) et est disponible en italien et en anglais sur le site Internet de la Conférence épiscopale allemande. Le document rassemble des contributions très différentes de plus de 40 pays européens. Les tensions entre les tendances «conservatrices» et «progressistes» sont nommées comme telles, et les blessures résultant du scandale des abus sont discutées. Le document européen souligne l'importance de maintenir "l'unité dans la diversité" et éviter "la tentation de l'uniformité". Il promeut également "l'accueil des autres [dans l'Église]".

 

Le document européen final formule la nécessité «de prendre des décisions concrètes et courageuses sur le rôle des femmes dans l'Église et sur leur plus grande participation à tous les niveaux, y compris dans la prise de décision et les processus décisionnels». Le document final de l'Assemblée continentale nord-américaine le formule de manière similaire. Le document final de l'Assemblée continentale asiatique, par exemple, contient un catalogue détaillé des sujets avec la demande d'examen lors des assemblées épiscopales d'automne 2023 et 2024.

 

Les résultats des sept assemblées continentales sont discutés à Rome depuis mercredi. Les connaissances ainsi acquises seront ensuite intégrées dans le document de travail (en latin : Instrumentum laboris), qui constitue la base des consultations décisives au niveau mondial. Celles-ci auront lieu en octobre 2023 et octobre 2024 à Rome.

 

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Publié le 14 Avril 2023

Alan Le Bloa dans son article du jeudi 13 avril 2023 sur Ouest-France.fr nous montre que près de 250 supérieurs de congrégations religieuses réunis depuis mardi 11 avril à Paris ont voté dix-sept résolutions pour combattre les abus sexuels. À ce jour, 700 victimes se sont manifestées.

 

Les deux journées de préparation au vote semblaient annoncer des engagements forts. Le choix fait par la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) de laisser une large place aux témoignages de victimes, de supérieurs d’instituts concernés ou encore de personnalités engagées dans les commissions d’aide aux victimes (Édouard Durand, Ernestine Ronai, Antoine Garapon) a permis de rappeler à chacun l’ampleur du mal combattu, les participants semblant mûrs pour en découdre, dans leurs interventions comme dans leurs discussions. Malgré les 12 heures de travail quotidiennes, les discussions n’ont jamais molli. Ainsi, en toute fin de discussion, mercredi, une religieuse trouve-t-elle encore l’énergie de proposer que l’on retire une mention peu claire dans la proposition numéro 20, qui veut rendre obligatoire la communication du casier judiciaire des postulants. Malgré ces sessions denses et des prises de paroles qui avaient montré une large adhésion au processus et aux préconisations, rien n’était fait tant que le vote définitif n’avait pas eu lieu. Il restait à passer aux «actes», appelés de ses vœux par la présidente de la Corref, Véronique Margron, dès son propos introductif. Le vote de ce jeudi matin est sans appel : toutes les propositions ont été adoptées à une large majorité (très peu de non et quelques abstentions). Seules deux d’entre elles avaient été préalablement écartées du vote : celle concernant la modification de l’appellation «supérieur», qui appelle une réflexion élargie sur le sens de l’autorité et la manière de l’exercer, et celle demandant de mettre en place un délai minimum de 50 ans avant le début d’un procès en béatification, pas assez étayée (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/un-an-et-demi-apres-le-rapport-de-la-ciase-la-corref-sengage-dans-la-voie-de-la-reforme-87969.php).

 

«Ne pas, ne plus faire le malheur de celles et ceux qui vivent près de nous sans méfiance», a lancé mardi 11 avril, sœur Véronique Margron, présidente, à l’ouverture de l’assemblée de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Tout en appelant à «un changement de culture» et des «mœurs de la vie religieuse» au sein de l’instance qui regroupe les supérieurs des congrégations et instituts religieux catholiques de France. Comment sortir du «consentement meurtrier passif», selon les mots du juge Édouard Durand, co-président de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) ? Deux semaines après l’adoption de mesures par les évêques de France pour lutter contre «tous les types d’abus» et les violences sexuelles au sein des instituts, les 200 représentants présents à Paris ont épluché les propositions de bonnes pratiques soumises par cinq groupes de travail. Missionnés en novembre 2021 après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (Ciase), ces groupes, tous constitués de supérieurs et d’au moins une victime, ont formulé dix-sept recommandations. Mesures qui ont toutes été adoptées à une quasi-unanimité, à l’exception de propositions communes avec les groupes ayant participé aux travaux de la CEF, «reçues après le délai statutaire, et qui seront donc, si nécessaire, travaillées pour être votées lors de notre assemblée d’automne». «Le travail de Ciase et le rapport que nous avons reçu des mains de Jean-Marc Sauvé ont été déterminants. Nous avons découvert avec effroi combien nous pouvions être aveugles aux dérives, à l’emprise, aux abus faits sous nos yeux, à les minimiser, les banaliser. Sans ce regard extérieur, nous pourrions toujours douter, nous-mêmes, de la justesse des décisions que nous prenons», résume la présidente de la Corref.

 

Formation continue, détection des signaux, évaluation des risques, communication des peines et des dossiers des abuseurs, signalements aux procureurs, évaluation des risques au sein des congrégations, aide à la gouvernance… Pour lutter contre les abus, la Corref reconnaît la nécessité d’avoir recours à des tiers, en associant lors de visites extérieures plus régulières, un religieux d’un autre institut, une femme dans une abbaye de moines, un laïc… Elle demande en outre au Saint-Siège de «faire acte d’autorité auprès d’instituts faisant l’objet de plaintes et de graves inquiétudes», se traduisant par «des visites apostoliques, l’interdiction d’accueillir de nouvelles vocations, et une dissolution de l’institution dans les cas les plus préoccupants».

 

À ce jour, 700 personnes victimes d’agressions sexuelles ont saisi la Commission reconnaissance et réparation (CRR), missionnée par la Corref. Sur ce nombre, 319 demandes sont en cours d’instruction. Cette instance indépendante, présidée par Antoine Garapon, reçoit «en moyenne une demande par jour», souligne Véronique Margron. «Au regard des évaluations du nombre de victimes par la Ciase, cela signifie qu’il manque beaucoup de monde, ajoute-t-elle. Que toutes celles et ceux qui voudraient entamer un processus n’aient pas connaissance de nos instances, ou qu’une victime se dise ça que ne sert à rien d’y aller… C’est cela ma hantise. Des victimes ont témoigné et disent combien le processus avec le CRR avait été déterminant pour elles.» La CRR a recommandé 173 réparations, pour un montant moyen de 36 500 € (6.2 millions d’euros au total). Les victimes ont en majorité plus de 50 ans (92 %) et 89 % étaient mineures au moment des faits, 62 % avaient moins de 12 ans. Les violences sexuelles ont été principalement commises dans des écoles (63 %) et dans une période allant de 1950 et 1980, selon les dernières données communiquées de la CRR. 70 % de ces victimes sont des hommes, 30 % des femmes. Seuls 20 % des auteurs sont encore vivants.

 

«À Lourdes, il m’a semblé que le tsunami des abus s’est doucement enfoncé dans le mur de sable», a souligné Frédéric Mounier, coordinateur des groupes de travail de la Corref, évoquant l’assemblée des évêques, fin mars, à Lourdes (Hautes-Pyrénées), à l’issue de laquelle un certain nombre de préconisations n’ont pas fait l’objet d’un vote en tant que tel. Comme si, poursuit-il, «le dossier des abus» avait «été comme banalisé, à l’instar de tant d’autres dossiers lourds que les évêques doivent gérer dans une immense fragilité, en hommes, en ressources tant théologiques que financières.» La Corref s’est engagée plus fermement, ce que confirment certains participants laïcs aux groupes de travail communs à la Conférence des évêques de France (CEF) et à la Corref«on sentait que la diversité des congrégations, et leur habitude de délibération « capitulaire » les rendait aptes à nous accueillir avec nos spécificités. C’était un grand avantage du point de vue moral, mais aussi du point de vue intellectuel : pas besoin de désamorcer des réactions épidermiques, on pouvait directement aller au fond des choses. Au bout de quelques minutes d’échange, on avait déjà des discussions nuancées sur des notions relativement complexes et humainement lourdes, c’était très impressionnant !» (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/un-an-et-demi-apres-le-rapport-de-la-ciase-la-corref-sengage-dans-la-voie-de-la-reforme-87969.php).

 

Désormais, c’est à chacun des supérieurs majeurs présents de présenter ses conclusions à sa communauté. Un exercice très délicat. Comment en effet rendre compte de l’importance de l’enjeu quand les témoins ne sont plus là, comment faire digérer des dizaines de résolutions et des dizaines de pages d’analyse ? Sans parler des congrégations internationales, qui devront également porter ces sujets dans des contextes culturels très différents, où l’omerta est parfois encore de mise. Bref, le chantier sera nécessairement long voire lent, mais quelque chose a commencé qui ne pourra plus être arrêté (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/un-an-et-demi-apres-le-rapport-de-la-ciase-la-corref-sengage-dans-la-voie-de-la-reforme-87969.php).

 

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Publié le 13 Avril 2023

francetvinfo.fr avec l’AFP nous montre qu’il avait défendu la cause des divorcés, des homosexuels, des immigrés, ou encore le droit au blasphème. L'évêque Jacques Gaillot est mort, mercredi 12 avril 2023, à l'âge de 87 ans, a annoncé la Conférence des évêques de France (CEF). Il avait été hospitalisé à Paris pour un cancer du pancréas, selon le diocèse d'Evreux. «Il est mort apaisé, serein, entouré de ses proches», a ajouté la même source.

 

Mgr Gaillot était né le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier (Haute-Marne), fils de négociants en vins. Il était licencié en théologie et diplômé de l’Institut de liturgie, et fut ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé 28 mois en Algérie. Après une ascension régulière dans la hiérarchie ecclésiastique, il est évêque d’Évreux pendant 13 ans (1982-1995) (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/leveque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-a-87-ans-c5eda32a-d960-11ed-a8f2-3d52644ec35b), l'évêque avait été déchargé par le Vatican en 1995 de ses fonctions à la tête de l'évêché d'Evreux en raison de ses positions contestataires. Très engagé sur les terrains sociaux, il avait été critiqué dans l'épiscopat français en raison de ses prises de position qui sortaient de la réserve requise pour les évêques. Il avait, en 1983, voté contre le texte «trop prudent» des évêques de France sur le nucléaire, note le journal La Croix (https://www.cath.ch/newsf/france-leveque-contestataire-mgr-jacques-gaillot-est-decede/).

 

Ses prises de position volontiers provocatrices (il est en faveur du mariage des prêtres et des préservatifs pour lutter contre le sida par exemple) vont lui valoir progressivement une image d'évêque marginal, en conflit de plus en plus ouvert avec l'Église. Il avait également provoqué une polémique en défendant publiquement La dernière tentation du Christ, de Martin Scorsese (1988), qui avait fait scandale en présentant une relation entre Jésus et Marie-Madeleine (https://www.cath.ch/newsf/france-leveque-contestataire-mgr-jacques-gaillot-est-decede/).  Le bateau tangue une première fois en février 1989, lorsque Mgr Gaillot accorde une interview au mensuel Lui et à l'hebdomadaire des homosexuels Gay-Pied (https://www.france24.com/fr/france/20230413-l-%C3%A9v%C3%AAque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-87-ans).

 

Le Vatican, "désorienté", demande alors aux évêques de France de faire le ménage chez eux. Son limogeage avait été perçu comme une sanction des conservateurs, appuyés par Jean-Paul II. Cette éviction d'un évêque populaire, médiatique et perçu comme progressiste suscita une forte émotion en France, avec de nombreuses manifestations de soutien. À Évreux, plusieurs milliers de personnes assistent à sa messe d'adieu le 22 janvier 1995 (https://www.france24.com/fr/france/20230413-l-%C3%A9v%C3%AAque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-87-ans). Après son éviction du diocèse d'Evreux, il avait été nommé à titre honorifique évêque "in partibus" de Partenia, un diocèse de Mauritanie disparu au Ve siècle. Jacques Gaillot fait alors de ce diocèse "virtuel" un instrument de défense des exclus (sans-papiers, SDF, etc.).

 

Il était co-président de l'association "Droits devant!", qu'il avait créée en 1994 avec le chanteur Jacques Higelin, le médecin Léon Schwartzenberg et le philosophe Albert Jacquard, et qui lutte contre la précarité et l'exclusion. Invité régulier sur les plateaux de télévision, il défendait les occupations d'immeubles inoccupés par des familles de mal-logés, l'utilisation de préservatifs pour lutter contre le sida, la pilule abortive, l'ordination d'hommes mariés. En juillet 1995, il embarque à bord du Rainbow Warrior lors de la campagne de Greenpeace contre la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. À l'été 1996, il participe activement à l'occupation de l'église Saint-Bernard à Paris par quelque 300 Africains sans-papiers (https://www.france24.com/fr/france/20230413-l-%C3%A9v%C3%AAque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-87-ans).

 

Mgr Gaillot a par ailleurs reconnu, en 2010, avoir accueilli dans son diocèse un prêtre coupable d'actes pédocriminels. Ce prêtre canadien, Denis Vadeboncoeur, avait été autorisé par l'Église à exercer en France malgré une condamnation à 20 mois de prison au Canada en 1985 pour de multiples faits de pédocriminalité. Mgr Jacques Gaillot, au courant de ces faits, l'avait pourtant nommé en 1988 curé et vicaire épiscopal, le mettant en contact avec des enfants dans l'ouest de l'Eure. Il a reconnu "une erreur" et expliquait qu'"à l'époque, l'Église fonctionnait ainsi" (https://www.france24.com/fr/france/20230413-l-%C3%A9v%C3%AAque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-87-ans).

 

L’élection du pape François, en 2013, avait rapproché son action de la ligne de l’Église, en particulier après l’appel de l’Argentin à aller «aux périphéries». L’ancien évêque d’Évreux saluait «un pape qui apporte la nouveauté à l’Église». «Il a une ouverture universelle et veut que l’Église réponde aux besoins de son temps», affirmait-il en 2017 dans une vidéo du journal Le Parisien (https://www.cath.ch/newsf/france-leveque-contestataire-mgr-jacques-gaillot-est-decede/).

 

En septembre 2015, il avait été reçu par le pape François pendant près d'une heure. "Le pape a dit à monseigneur Gaillot : 'Ce que vous faites pour les exclus, c'est bien'", avait rapporté France Télévisions. Il avait alors confié à l'AFP avoir été "déstabilisé" par l'accueil informel du pape François au Vatican. "J'étais dans un parloir de la Maison Sainte-Marthe (où réside le pape) et une porte s'ouvre : c'est le pape qui rentre, simplement. La réunion s'est passée de manière familiale, sans protocole. C'est vraiment un homme libre. À un moment il s'est levé et a dit : vous avez un photographe ? Comme il n'y en avait pas, nous avons pris (une photo) avec un (téléphone) portable", avait-il alors raconté (https://www.france24.com/fr/france/20230413-l-%C3%A9v%C3%AAque-contestataire-jacques-gaillot-est-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-87-ans).  

 

«Si l’Église n’évolue pas, elle disparaîtra», confiait-il au Parisien, en 2015, fidèle à lui même; vingt ans après sa destitution. «Il faut que l’Église accompagne les mouvements de société. Là, elle essaie de prendre le train en marche. Elle est trop conservatrice, il ne s’y passe pas grand-chose. Sur les homosexuels, son regard officiel n’a pas évolué. Concernant le mariage pour tous, pour lequel j’ai manifesté, elle a freiné des quatre fers. C’est pourtant un événement majeur (...) Nos modèles anciens ne marchent plus», estimait-il (https://www.leparisien.fr/societe/deces-de-jacques-gaillot-leveque-contestataire-a-87-ans-12-04-2023-5FDPWWJHRFCZFIF6UUV2BUIJFU.php).  "Jusqu'à encore récemment, il continuait à aller voir des prisonniers en prison", a expliqué de son côté l'un de ses proches, cité par l'AFP. Il précise que Jacques Gaillot était "toujours président honoraire de Droits devant !, association de défense des exclus et des sans-abri".

 

Sur Twitter, la Fondation Abbé-Pierre «tient à rendre un hommage appuyé à la mémoire de celui qui fut nommé évêque de Partenia, parce qu’il parlait trop, trop fort». "Au-delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu'il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries", a déclaré la CEF (https://www.leparisien.fr/societe/deces-de-jacques-gaillot-leveque-contestataire-a-87-ans-12-04-2023-5FDPWWJHRFCZFIF6UUV2BUIJFU.php).

 

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Publié le 12 Avril 2023

cath.ch nous montre ce mercredi 12 avril 2023 que près de 300 membres de l’Opus Dei sont réunis à Rome du 12 au 17 avril 2023 pour réfléchir aux statuts de la prélature et les adapter au motu proprio Ad charisma tuendum. Par ce document, publié en août 2022, le pape François demandait à l’organisation catholique de se réorganiser dans le cadre de la nouvelle Constitution apostolique.

 

Ad charisma tuendum instaure comme principal changement le passage de la prélature personnelle du dicastère pour les Evêques à celui pour le Clergé. Cela signifie notamment que le supérieur de «l’Œuvre de Dieu» ne pourra plus être un évêque; ce qui était en fait déjà le cas depuis 2017, avec l’arrivée du prêtre argentin Fernando Ocariz Brana à la tête de l’organisation. Le motu proprio oblige également l’organisation fondée en Espagne en 1928 à présenter annuellement un rapport sur ses activités, alors que cela ne lui était jusque-là demandé que tous les cinq ans.

 

La réunion romaine aura donc pour but de réfléchir à la meilleure façon de réaliser l’adaptation des statuts de l’Œuvre, informe l’Opus Dei dans un communiqué. 126 femmes et 148 hommes, dont 90 prêtres, participeront au Congrès extraordinaire, venant des cinq continents. Tous les membres du Congrès "sont membres à part entière", doivent être "âgés d'au moins 32 ans et 9 ans d'incorporation définitive dans la prélature", et avoir été nommés directement par le prélat. Avec eux, 90 prêtres seront présents, 32,8% des membres du Congrès. Les travaux et les conclusions de ces journées seront présentés au dicastère pour le Clergé. En même temps, les modifications prévues au fait que Fernando Ocáriz (ni ses successeurs) n'est plus, ni ne peut être, évêque. Toutefois, ajoute-t-on, "nous avons été avisés (...) de proposer d'autres aménagements éventuels des Statuts, que nous jugeons appropriés". En tout état de cause, est-il précisé, "tant la rédaction que la modification et l'introduction de nouveaux préceptes sont réservées au Saint-Siège, même si c'est sur proposition de la Prélature de l'Opus Dei" (https://www.religiondigital.org/mundo/Opus-dei-Congreso-Extraordinario-Santa-Sede-estatutos-abusos-obra-escriva-papa-secreto_0_2549745023.html).  Le Saint-Siège communiquera donc ultérieurement les modifications finales aux statuts approuvées par le pape.  

 

Une page dédiée au congrès a été ouverte sur le site de l’Opus Dei. Suite à la publication d’Ad charisma tuendum, une polémique avait débuté entre certains observateurs voyant dans la démarche une «rétrogradation» de la prélature personnelle, et d’autres la considérant comme une simple formalité, voire une marque de confiance du pape. Selon la prélature, c’est "pour se conformer aux dispositions de l'article 3 du motu proprio 'Ad charisma tuendum'", établir l'appartenance de l'Opus au Dicastère du clergé, ou le passage de quinquennal à annuel le rapport au Saint-Siège (https://www.religiondigital.org/mundo/Opus-dei-Congreso-Extraordinario-Santa-Sede-estatutos-abusos-obra-escriva-papa-secreto_0_2549745023.html).

Différents experts consultés soulignent que la raison ultime réside dans les "luttes internes" entre les responsables de l'Œuvre sur l'ampleur des changements. Trois tendances prédominent actuellement : la majorité, qui est de procéder à des «changements cosmétiques», en s'en tenant exclusivement à ceux prévus par le motu proprio; un plus radical, et dans lequel les membres de la prélature ont travaillé en privé, consistant à profiter de l'occasion pour réformer certains des aspects les plus controversés de la vie quotidienne dans l'Œuvre, et qui ont causé des problèmes ces dernières années -qui ont atteint les hautes sphères du Vatican-; et une troisième consistant à ne rien faire et à attendre que Rome prenne l'initiative des modifications appropriées. Avec le risque que ce soit le Saint-Siège qui force une «refondation» de l'Œuvre, à laquelle personne ne s'attend pour l'instant (https://www.religiondigital.org/mundo/Opus-dei-Congreso-Extraordinario-Santa-Sede-estatutos-abusos-obra-escriva-papa-secreto_0_2549745023.html).

 

Il y a une crainte fondée que les derniers "événements" (l'Œuvre ne parle jamais d'abus en son sein) liés à la pédophilie, tant en Espagne qu'en Argentine, aient leur poids lorsque le pape peut exiger un plus grand contrôle au sein de l'organisation. Tant l'«affaire Gaztelueta» (dont la résolution canonique est sur le point de se terminer) que les abus dénoncés par elDiario.es en Argentine, auxquels s'ajoutent les plaintes controversées d' abus psychologiques et de pouvoir de 47 femmes, l'«affaire Cocina» (la première cas dans lequel l'Œuvre a dû admettre qu'un prêtre de la prélature avait abusé d'une personne dont il avait la charge, découvert par Religion Digital) ou différents cas d'intimidation rapportés dans d'autres parties du monde (https://www.religiondigital.org/mundo/Opus-dei-Congreso-Extraordinario-Santa-Sede-estatutos-abusos-obra-escriva-papa-secreto_0_2549745023.html).

 

Aujourd'hui, 93 600 personnes font partie de la prélature, dont 2093 prêtres. Sur le total, environ 60 % sont des femmes et 40 % des hommes. L'Europe rassemble 54,5% des membres de l'Œuvre, suivie par l'Amérique (36%), l'Asie, 4,5%, l'Afrique 4% et l'Océanie, avec un maigre 1%. Outre les prêtres de la prélature, 1 957 prêtres ainsi que quelques diacres appartiennent à la Société Sacerdotale de la Sainte-Croix, incardinés dans différents diocèses à travers le monde (https://www.religiondigital.org/mundo/Opus-dei-Congreso-Extraordinario-Santa-Sede-estatutos-abusos-obra-escriva-papa-secreto_0_2549745023.html).

 

Mais pour la prélature, les changements ne doivent rien affecter d'essentiel dans l'Œuvre, cependant c’est le pape qui aura le dernier mot.

 

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Publié le 11 Avril 2023

SudOuest.fr avec l’AFP nous montrent ce mardi 11 avril 2023 que cette rencontre entre les instituts religieux catholiques fait suite à la publication en octobre 2021 du rapport Sauvé qui avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église depuis 1950. La Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) se penche sur les préconisations des groupes de travail. Pendant un an, ces groupes ont réfléchi aux moyens de lutter contre les agressions sexuelles au sein des communautés religieuses. Il y a un point en particulier sur lequel les avis convergent : pour lutter contre les abus, il faut lutter contre l'entre-soi (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).

 

Les instituts religieux catholiques sont réunis de mardi à jeudi à Paris en assemblée générale, avec pour objectif de prendre des décisions touchant à leurs pratiques, afin de «lutter contre la chaîne des abus et des agressions» sexuelles. Cette rencontre, qui réunit quelque 250 supérieurs (responsables) de congrégations de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref, environ 400 instituts et congrégations), fait suite à la publication en octobre 2021 du rapport Sauvé qui avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église depuis 1950.

 

Au menu des travaux : les réflexions et recommandations de cinq groupes de travail qui ont planché pendant dix-huit mois sur les thèmes de la gouvernance des instituts, du traitement et de l’accueil des plaintes pour agressions sexuelles, de la vocation, de la formation initiale et continue des moines, moniales, frères, sœurs etc. «Nous sommes dans un mouvement de transformation […], nous avons encore des décisions à prendre», a déclaré Véronique Margron, présidente de la Corref, devant la presse. L’assemblée devra prendre position, jeudi 13 avril, sur un ensemble de «préconisations et règles de bonnes pratiques» qu’elle souhaite voir mettre en œuvre ensuite dans les congrégations.

 

Selon Véronique Margron, «ce sont des mœurs de la vie religieuse qui sont à revisiter» pour qu’elles ne soient «plus porteuses d’abus». «Toute décision qui renforce la liberté et la dignité, protège des confusions, empêche les cumuls de positionnements, se prémunit contre les corporatismes, l’enclos de l’entre-soi et les idéalisations, qui nomme les choses telles qu’elles sont, toutes ces décisions luttent contre la chaîne des abus et des agressions», avait-elle souligné un peu plus tôt lors de l’ouverture des travaux.

 

Les groupes de travail ont notamment suggéré d’introduire une aide à la gouvernance avec notamment des audits externes, afin de mieux traiter les plaintes pour agressions sexuelles. Le document propose également que le supérieur majeur d’une communauté s’adjoigne systématiquement des tierces personnes extérieures (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).

 

Cette rencontre intervient après celle des évêques à Lourdes il y a deux semaines : ces derniers, appelés à examiner plusieurs propositions destinées à prévenir les violences sexuelles, ont décidé, pour l’essentiel, de se donner du temps pour associer à ce chantier l’ensemble des acteurs de chaque diocèse. La Corref représente 350 congrégations ou communautés, et certaines sont issues de traditions bien différentes. Une diversité qui va demander du temps et du dialogue. Véronique Margron prévient déjà : le processus sera lent. "C’est des questions complexes, le suivi des auteurs, la formation, les causes des violences sexuelles la question de la mémoire vive…" (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).

 

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Publié le 10 Avril 2023

Le pape François a remercié pour les nombreux "bons vœux" de ces derniers jours comme nous le montre katolisch.de. Il était particulièrement reconnaissant pour les prières avec "l'intercession de la Vierge Marie", a-t-il déclaré le lundi de Pâques après la prière de midi sur la place Saint-Pierre. Peu avant le début de la semaine sainte, l'homme de 86 ans a passé trois jours à la clinique Gemelli de Rome en raison d'une bronchite sévère. Le pape François a dirigé la majorité des célébrations liturgiques autour de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus lui-même, il n'a annulé la participation qu'au chemin de croix du soir au Colisée romain à cause des basses températures.

 

La pape François a souhaité lundi aux habitants de la place Saint-Pierre "des jours de Pâques dans la paix et la joie" et a appelé à la prière pour "l'Ukraine bien-aimée et souffrante". L’Ukraine et la Russie ont procédé à un échange de prisonniers de guerre. Sur la ligne de front, le chef de l’occupation russe de la région ukrainienne de Donetsk, Denis Pouchiline, s’est rendu à Bakhmout, théâtre de terribles combats depuis plusieurs mois. En Russie deux hommes ont été condamnés ce lundi pour une action anti-mobilisation militaire. Enfin, l’apparente fuite de documents classifiés américains, notamment liés à l’Ukraine et qui semblent authentiques pour la plupart, pose un risque «très grave» pour la sécurité nationale des États-Unis, a estimé le Pentagone ce lundi (https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/carte-guerre-en-ukraine-echanges-de-prisonniers-bataille-de-bakhmout-le-point-du-jour-891b3fc4-d7b3-11ed-9036-01ba03dc3813).

 

Il a également rappelé l'Accord de Belfast ou du Vendredi saint signé il y a 25 ans. En 1998, il a mis fin à des décennies de conflit violent en Irlande du Nord. Il prie pour qu'elle "soit renforcée pour le bien de tous les hommes et femmes de l'île d'Irlande", a déclaré le pape. Si l'accord de paix a permis de mettre fin aux combats, de profondes divisions subsistent au sein de la population et la récente sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne après le Brexit a fait ressurgir certaines tensions entre catholiques et protestants (https://www.lepoint.fr/monde/25-ans-de-l-accord-de-paix-en-irlande-du-nord-5-choses-a-savoir-10-04-2023-2515565_24.php).

 

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Publié le 9 Avril 2023

france24.com avec l’AFP nous montrent que le pape François a délivré, dimanche 9 avril  2023 par un grand ciel bleu au-dessus de Rome, son traditionnel message "urbi et orbi" (à la ville et au monde) pour la fête de Pâques. Le souverain pontife a condamné les nombreuses "pierres d'achoppement" à la paix dans le monde, notamment les récentes tensions israélo-palestiniennes et la guerre en Ukraine.

 

Devant quelque 100 000 fidèles massés sur la place Saint-Pierre au Vatican, le jésuite argentin a exprimé sa "vive inquiétude" en raison des attaques de ces derniers jours au Proche-Orient, qui menacent selon lui le "dialogue" entre Israéliens et Palestiniens, sur fond de recrudescence des violences dans la région. Les tensions israélo-palestiniennes se sont fortement intensifiées depuis l’intervention violente de la police israélienne cette semaine dans la mosquée Al-Aqsa, qui a suscité l’indignation dans le monde arabe (https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/09/dans-son-message-de-paques-le-pape-francois-plaide-pour-la-paix-en-ukraine-et-au-moyen-orient_6168871_3210.html). Et l'État hébreu a essuyé cette semaine des tirs en provenance du Liban, et l'armée israélienne a répliqué en menant une série de frappes sur Gaza et le sud du Liban. Les observateurs soulignent qu'une telle escalade de violence n'a pas été observée sur le front israélo-libanais depuis 2006 (https://www.tf1info.fr/international/proche-orient-le-pape-francois-exprime-sa-vive-inquietude-apres-la-montee-des-tensions-israel-liban-syrie-gaza-benediction-urbi-et-orbi-vatican-2253538.html).

 

Comme en 2022, son message a accordé une place particulière à la guerre en Ukraine. "Réconforte les blessés et ceux qui ont perdu des proches à cause de la guerre et fais que les prisonniers puissent retourner sains et saufs dans leurs familles", a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à "mettre fin à cette guerre et à tous les conflits qui ensanglantent le monde". En Allemagne, les traditionnelles marches pour la paix organisées durant le week-end pascal ont rassemblé des milliers de personnes samedi dans diverses villes du pays, avec pour message principal un appel à des négociations de paix pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Hier, trente et un enfants sont rentrés en Ukraine après avoir été emmenés illégalement en Russie depuis des territoires occupés par Moscou, a annoncé samedi sur les réseaux sociaux l'ONG Save Ukraine (https://www.rtbf.be/article/direct-guerre-en-ukraine-le-pape-francois-lance-un-appel-a-la-paix-la-russie-lance-des-missiles-sur-zaporijjia-11180440).

 

Citant une vingtaine de pays, le chef du 1,3 milliard de catholiques a notamment évoqué "le Liban qui est encore en recherche de stabilité et d'unité", la Tunisie et ses "problèmes sociaux et économiques", la "grave crise sociopolitique et humanitaire" en Haïti et les "victimes du terrorisme international" au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et au Nigeria. Il a aussi eu une pensée pour les victimes du séisme survenu en février en Turquie et en Syrie, qui a fait plus de 56 000 morts et des dégâts évalués à plus de 100 milliards d’euros (https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/09/dans-son-message-de-paques-le-pape-francois-plaide-pour-la-paix-en-ukraine-et-au-moyen-orient_6168871_3210.html).

 

Quelques minutes plus tôt, le pape François, dont la santé apparaît de plus en plus fragile et qui se déplace en fauteuil roulant en raison de douleurs au genou, avait présidé la messe de Pâques sous un grand soleil avant de s'offrir un long bain de foule à bord de sa "papamobile" dans les allées de la place Saint-Pierre, bénissant les fidèles dans une ambiance chaleureuse. Samedi soir, le pape de 86 ans, hospitalisé la semaine dernière pour une bronchite, avait présidé pendant deux heures et demie la messe de la Vigile pascale dans la basilique Saint-Pierre de Rome, en présence d'environ 8 000 personnes. Dans son sermon, il a appelé à abandonner les sentiments de défaite dans la vie chrétienne face au désespoir (https://www.katholisch.de/artikel/44490-papst-christen-sollen-mit-zuversicht-in-die-zukunft-blicken). Vendredi, il avait annulé, en raison du froid, sa participation au traditionnel chemin de croix organisé au Colisée de Rome, mais il avait présidé comme prévu l'office de la Passion. La semaine sainte et Pâques, qui commémorent la mort et la résurrection du Christ, sont le principal temps fort de l'année dans le calendrier catholique.

 

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