Publié le 10 Mars 2024
"Jésus n'est pas venu pour condamner, mais pour sauver le monde." Les paroles de l'Évangile de ce dimanche, quatrième du Carême, ont servi au pape François à concentrer sa méditation avant de prier l'Angélus sur une attitude encore si présente dans l'Église comme nous le montre José Lorenzo dans religiondigital.org ce dimanche, car "si le Père n'envoyait pas Jésus pour condamner le monde, d'ailleurs, il ne nous a pas envoyés pour ça !"
"D'un autre côté", a poursuivi le pape en regardant depuis le balcon du palais apostolique de la place Saint-Pierre, "combien de jugements négatifs, combien de condamnations nous donnons trop facilement. Mais celui qui connaît Jésus apporte la lumière du salut de Dieu, pas la hache de ses jugements. Jésus n'a pas intérêt à nous poursuivre et à nous soumettre à une condamnation; il veut qu'aucun de nous ne soit perdu. Le regard du Seigneur sur nous n'est pas un phare aveuglant qui nous éblouit et nous met en difficulté, mais plutôt la douce lueur d'une attitude amicale, qu' il nous aide à voir le bien en nous et à réaliser le mal, à nous convertir et à guérir avec le soutien de sa grâce", a déclaré le pape François, qui a invité chacun à se demander comment il réagit lorsqu'il voit «certaines limites chez les autres». "Est-ce que je réfléchis à la manière de les aider ou est-ce que je condamne et bavarde, juge et bavarde ? Et quand je découvre les faits du monde, est-ce que j'ajoute de la négativité à mes commentaires ? Où est-ce que je prie, m'intéresse, essaie de faire quelque chose ?", demanda le pape François, laissant chacun trouver sa propre réponse.
Après la prière, le pape François a fait allusion à la célébration, vendredi dernier, le 8 mars, de la Journée internationale de la femme, à laquelle il a voulu consacrer "mes pensées et ma proximité", "en particulier à celles dont la dignité n'est pas respectée". "Il y a beaucoup de travail que chacun de nous doit faire pour que l'égale dignité des femmes soit pleinement reconnue. Ce sont les institutions sociales et politiques qui ont le devoir fondamental de protéger et de promouvoir la dignité de chaque être humain , en offrant aux femmes , porteurs de vie, les conditions nécessaires pour pouvoir accueillir le don de la vie et assurer une existence digne à leurs enfants", a souligné le pape François.
De même, le pape a noté qu'il poursuit «avec inquiétude et douleur la grave crise qui affecte Haïti, avec les épisodes violents de ces derniers jours. Je suis proche de l'Église et du peuple bien-aimé d'Haïti, qui souffre énormément depuis des années. Je vous invite à prier la Vierge de Socorro pour que cesse toute violence et que la paix et la réconciliation puissent avoir une chance dans ce pays, avec l'aide renouvelée de la communauté internationale.» Le pape François a également montré à ses «frères musulmans» sa proximité lorsque «cet après-midi ils commenceront le Ramadan» et, en saluant la communauté des fidèles vivant à Rome, en République démocratique du Congo, il a demandé des prières pour la paix dans ce pays africain, comme ainsi que "dans l'Ukraine tourmentée et en Terre Sainte. Que les hostilités qui causent les souffrances de la société civile cessent au plus vite".
Cependant, dans une interview à la télévision publique RTS diffusée samedi, le pape François, interrogé sur la situation de l'Ukraine, a appelé à ne pas avoir "honte de négocier avant que les choses n'empirent". "Je crois que les plus forts sont ceux qui voient la situation, pensent aux gens et ont le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier", a-t-il estimé. Kiev a juré, dimanche 10 mars, de ne jamais se rendre face à la Russie, en réaction à l'appel lancé par le pape François aux belligérants du conflit en Ukraine d'avoir "le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier". "Notre drapeau est jaune et bleu. C'est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d'autres drapeaux", a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, dans un message sur X. "Quand il s'agit de drapeau blanc, nous connaissons la stratégie du Vatican lors de la première partie du XXe siècle. J'appelle à éviter de répéter les erreurs du passé et à soutenir l'Ukraine et son peuple dans son combat pour la vie", a-t-il ajouté, visiblement en référence à la période de la Seconde Guerre mondiale. Il a néanmoins dit espérer que le souverain pontife "trouvera l'occasion d'effectuer une visite canonique en Ukraine" (https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/l-ukraine-ne-hissera-jamais-le-drapeau-blanc-reagit-kiev-apres-un-appel-du-pape-francois-a-negocier_6415837.html).
Merci !